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Fiertés autochtones sur scène : Maten et Pako en concert

Le Théâtre Le Patriote de Sainte-Agathe accueillera le 29 mai prochain un spectacle en plateau double mettant à l’honneur deux univers musicaux autochtones riches et complémentaires : celui de l’auteur-compositeur-interprète atikamekw Pascal Ottawa, alias Pako, et celui du groupe innu Maten, originaire de Mani-Utenam, sur la Côte-Nord.

 

Ce n’est pas la première fois que les artistes partagent la scène. Une tournée commune a déjà mené les musiciens à Lévis, Rimouski et Rivière-du-Loup, entre autres. Mais pour Mathieu McKenzie, membre de Maten, cette date au Patriote est une première dans les Laurentides : « C’est cette région-là qui nous manque à faire. Donc, oui, ça va être une première pour nous au Patriote. »

Deux langues, deux territoires, deux visions

Pako, qui chante exclusivement en atikamekw, puise dans les racines de sa forêt natale de Manawan une musique folk-rock teintée de blues. Son plus récent album, <@Ri>Nanto<@$p>, est « orienté vers ce qui est à venir, comme un rayon de soleil qui traverse la clairière d’une dense forêt. » Dans ses textes, il aborde des thèmes comme la langue, l’identité, l’environnement et les relations humaines.

De leur côté, Mathieu McKenzie, Samuel Pinette et Kim Fontaine, membres de Maten, livrent une musique festive et engagée aux sonorités folk-rock et urbaines. Leur album <@Ri>Utenat<@$p>, qui signifie « la grande ville » en innu, se distingue par l’ajout de claviers et une ouverture sonore vers des mélodies atikamekw et africaines. « Cette fois-ci, on est allé dans des sons un peu plus urbains. On parle beaucoup de la ville, mais aussi du territoire, de l’immensité, de la liberté. »

Mathieu Mckenzie, membre du groupe Maten.
Photo gracieuseté

Un spectacle de partage et d’authenticité

Leur spectacle va au-delà de la performance musicale : « Il a un échange culturel. À la fin, on montre aux spectateurs une chanson, on montre des mots, on chante ensemble, on danse au son du tambour, » détaille Mathieu McKenzie. Pour lui, cet aspect du spectacle est fondamental : « C’est beau notre spectacle, l’échange est authentique, réel. On ne peut pas être plus proche des gens. »

Les deux formations abordent également des sujets sensibles, tels que les difficultés sociales dans les communautés autochtones : suicide, dépendances, perte de la langue. « Notre culture, notre langue est en perte de vitesse. Mais la musique aide beaucoup à revitaliser la langue, ça aide aux jeunes. Ils aiment la chanson, alors ils chantent. »

 

Un message d’espoir et de fierté

Avec ses 25 ans de carrière, Maten reste porté par une volonté de transmission. « On parle beaucoup d’identité, de fierté. On essaie de rallumer la flamme intérieure qui est éteinte par l’histoire des pensionnats. On dit aux gens : “Soyez fiers.” » Cette démarche de réappropriation culturelle s’inscrit dans une volonté plus large de dialogue et de réconciliation avec les communautés allochtones : « Depuis deux ou trois ans, on va plus en milieu allochtone pour promouvoir cette richesse autochtone qu’on a au Québec. »

Un appel au public

Malgré les défis économiques actuels, les artistes souhaitent que le public réponde présent à Sainte-Agathe. « Ce n’est pas facile de faire sortir les gens en ce moment. Mais ceux qui viennent vivent de belles découvertes. Ce qu’on souhaite partager, c’est tout l’amour qu’on a pour la musique, pour notre culture, et pour les gens. »

Ce plateau double promet un moment de partage unique, où deux voix issues de nations distinctes dialogueront sur scène, unies par une même volonté de faire entendre leur langue, leur musique et leur vérité.

 

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