Une fille parmi les Voyageurs de Curé-Mercure

Liliane Mercier joue avec l’équipe de football cadet des Voyageurs de Curé-Mercure. Chose peu commune. L’info a voulu en savoir davantage sur le cheminement atypique de la jeune fille de 13 ans.
Sportive de nature, Liliane dit avoir été inspirée par les histoires que racontait son père lors de son passage dans le monde du football. Intriguée par cette lueur qu’elle percevait dans ces yeux, Liliane a eu envie de vivre cette camaraderie si particulière à ce sport d’équipe. Appréciant son expérience au flag football à l’école primaire et confiante en ses capacités, elle a décidé de tenter sa chance au football contact au secondaire. « J’ai décidé de faire le saut tout de suite, alors que jouer avec les gars, ce n’est encore pas trop dangereux », affirme la jeune fille.

Intégration naturelle

À en croire Liliane, le contact au football n’est pas un aspect du jeu qui lui faisait vraiment peur. « Le football, ça prend beaucoup de concentration et ça demande beaucoup d’intensité, mais j’aime ça […] Les gars me traitent vraiment comme un membre de l’équipe, ça ne fait pas trop de différence que je sois une fille », avance-t-elle sans la moindre hésitation.

À ce sujet, l’entraineur de l’équipe Jason Proulx-Boivin partage les mêmes observations  : « On n’a pas eu besoin de préparer les gars. On n’a pas remarqué qu’ils se retenaient ou traitaient Liliane différemment. Tout ça s’est fait naturellement », rapporte le coach.

Une source d’inspiration

L’implication de Liliane au football en dehors de l’équipe ne passe pas inaperçue. Outre la fierté qu’éprouve sa famille à son égard (et aussi quelques inquiétudes à l’occasion), Liliane dit recevoir beaucoup d’appuis de la communauté. « Oui, je me fais demander, si je suis la fille qui joue au football […] Je reçois beaucoup de félicitations des élèves, des profs et des parents […] Je me fais souvent dire que ça prend des filles dans des sports comme ça », raconte la jeune fille qui habite Mont-Tremblant.

« D’avoir au moins un modèle féminin fait en sorte que l’an prochain ou les années à venir, il y a plus de chances que d’autres filles s’intéressent au football […] Au final, c’est bon pour le sport, car nous aurons un plus grand bassin de joueurs dans l’avenir », explique le coach.

Selon l’expérience de Jason, en raison de la disparité physique, très peu de filles peuvent continuer à jouer au football contact après le 3e secondaire. Interrogée à ce sujet, la réaction de Liliane ne s’est pas fait attendre  : « Je veux continuer à jouer aussi longtemps que possible […] C’est sûr que s’il y a des ligues de filles un jour, si c’est ce que je veux à ce moment-là, je vais vouloir en faire partie »

Blessure

Pour l’instant Liliane est à l’aise avec la position de demi défensif, mais elle pourrait aussi s’essayer comme receveur de passe. Ralentie par un claquage à la cuisse, celle-ci ne s’en fait pas trop avec la date de son retour au jeu.

Pour l’instant Liliane aime participer aux matchs en encourageant ses coéquipiers à partir du banc. Avant de pouvoir réaliser une interception ou marquer un touché, il pourrait se passer encore un peu de temps. Pourtant, avec son attitude positive et sa détermination, la jeune fille réalise déjà l’exploit d’inspirer les gens.