Catherine D’Amours en dialogue avec l’environnement

  • Publié le 14 avr. 2025 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 2 minutes

Catherine D’Amours explique que ce projet d’écriture est né d’un malaise personnel face à l’impact environnemental de sa pratique professionnelle : « En fait, je pense qu’à un certain moment de ma carrière, j’avais l’impression que notre pratique faisait partie du problème par rapport au bouleversement climatique. » Elle s’est alors tournée vers la recherche et s’est rendu compte qu’elle vivait non pas de l’écoanxiété, mais un sentiment plus précis : la solastalgie.

Photo gracieuseté

La solastalgie

La solastalgie, décrit-elle, « est une détresse qui est un peu différente de l’écoanxiété parce que l’écoanxiété c’est prospectif (…), tandis que la solastalgie, c’est rétrospectif, donc on voit déjà les changements dans notre environnement et ça nous affecte. C’est vraiment ça que j’expérimente. » C’est dans ce contexte qu’est née sa volonté de « vulgariser et de rendre accessible ce vocabulaire-là », afin de le transmettre aux générations futures.

La marche

Son livre explore le lien intime entre environnement et mémoire. Il puise dans l’expérience du corps, du territoire et de la marche, cette dernière jouant un rôle fondamental dans la reconstruction intérieure de l’autrice. Dans son livre, Catherine D’Amours écrit : « Au fil de mes sorties, de mes marches à l’extérieur, j’ai découvert une autre forme de maison – celle de la nature. (…) Les paysages ne sont plus des images figées de cartes postales : ils sont une partie de ce que je suis, de ce qui se dresse en moi. Et je suis ce qu’ils sont. » (p. 58)

« Mon conseil, c’est de ne pas attendre qu’il y ait un moment parfait (…). Dans ma démarche, je sortais marcher quoi qu’il arrive, peu importe la météo, justement parce que j’avais l’impression qu’en étant dehors, il y allait avoir des reconnections de petits fils qui s’étaient brisés à travers le temps. »

Ce rituel, devenu central dans sa vie, s’inscrit aujourd’hui dans son quotidien.

L’amnésie collective

L’essai aborde aussi la déconnexion graduelle de l’humain envers le monde naturel, ce qu’elle appelle l’« amnésie collective » : « La vie moderne, à un certain moment dans notre éducation à l’école, on ne parle plus de ça (…). On a très peu de temps pour revenir à un cycle qui serait plus près de celui de la nature. » Elle précise : « L’amnésie collective, c’est un peu ça, c’est de se déconnecter progressivement du monde naturel par nos vies modernes, mais qu’il y a une façon de se reconnecter à ça. »

Le soin

Cette reconnexion passe aussi par un retour à soi, par la notion de soin : « Il faut quand même prendre soin de nous pour être capable de prendre soin des autres. Le “care” se traduit très mal en français, c’est le soin et la sollicitude, mais en tout cas, c’est tout à fait ça. » Elle envisage d’ailleurs consacrer un prochain essai à cette question du soin.

Aujourd’hui, elle enseigne à l’école de design de l’UQAM, dans une démarche qui fait le pont entre recherche, création, transmission et engagement : « Mon changement, mon échelle, ça a été ça. Ça a été de me tourner vers comment ma pratique peut influencer mon enseignement, puis comment cette pédagogie-là peut enseigner les futures générations de designers. »
« Je m’engage, maintenant et jusqu’à la fin, à la préparation d’un espace, à l’amour d’un espace, au partage d’un espace. Un espace d’indiscipline où le seul privilège est celui de vivre ensemble dans la réciprocité » (p. 78), écrit-elle.

Photo Médialo – Gabrielle Sarthou

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