Chronique "Cultiver pour nourrir"
Un jardin, on installe ça où?
PAR RÉAL LE JARDINIER. Nous y voilà enfin, on peut enfin commencer à préparer notre terre à jardin! Mais avant, on doit savoir à quel type de sol on a affaire. Pour le potager, la terre idéale est la terre franche, mais dans la réalité on peut aussi bien tomber sur un sol sablonneux que sur un sol argileux. C'est assez facile de les identifier et de les traiter selon leur type.
Identifier son type de sol
Lorsqu’une poignée de terre que l’on a mise en boule est collante, dure et qu’elle ne se défait pas en séchant, c’est un sol argileux. Par contre, si cette boule, une fois mouillée, se défait et que le sol est granuleux, friable, se creuse facilement à la pelle et qu’il contient beaucoup de cailloux, c’est un sol sablonneux. Si votre sol est farineux et forme une boule qui se défait facilement, c’est un sol que l’on appelle du loam ou une terre franche.
Sol argileux
Ce sol est difficile à travailler: il est lent à se drainer et à sécher surtout au printemps. Très riche en éléments fertilisants, il se compacte facilement et il est donc mal aéré. Pour y remédier, on ajoute de la mousse de tourbe, de la perlite, du sable grossier pour mettre dans les trous lors de la transplantation des semis.
C’est mieux de travailler ce sol en lits permanents et ajouter les amendements et les engrais uniquement dans ces lits. On fera un passage de grelinette ou de fourche pour aérer le sol et des buttes plus hautes pour favoriser un bon drainage et l’évacuation des précipitations.
À l’automne, un peu avant les gels, on ajoutera les composts, la mousse de tourbe et de la chaux dolomitique (chaux grise) sauf aux endroits où l’on prévoit cultiver la pomme de terre. À l’hiver, on y ajoute de la paille ou un engrais vert comme de la moutarde, du trèfle annuel et de l’avoine (j’aborderai le sujet de l’engrais vert très bientôt) pour éviter de laisser ce sol nu.
Sol sablonneux
Naturellement, ce sol ne présente aucun problème de drainage. Toutefois, sa perméabilité fait en sorte qu’il draine et lessive facilement les fertilisants. Le truc c’est d’arroser souvent, car quelques jours sans pluie peuvent entraîner la mort des jeunes pousses. Pour éviter le lessivage, on répartit l’épandage d’engrais plus souvent pendant la saison de croissance et on ajoute du compost. Le compost de crevettes est très bon pour ce type de sol, mais rappelez-vous que c’est de la matière organique, donc efficace seulement lorsque la température du sol atteint plus de 10 degrés Celsius.
Une terre franche
Si vous avez ce type de sol, vous avez remporté le «Jack pot»! La terre franche, ou loam, est constitué de 30% à 50% de sable, 30% à 50% de limon, 15% à 25% d’argile et de 3% à 10% de matières organiques. Ce sol a une bonne rétention d’eau et d’éléments fertilisants ainsi qu’un bon drainage. Avec un travail minime, c’est possible de conserver une bonne structure de sol.
Choisir l’emplacement parfait
Pour que les plants poussent bien et donnent un bon rendement, on choisit un endroit à l’abri des grands vents et où il y a un bon 10 heures d’ensoleillement par jour. Inutile de dire au voisin de venir couper son arbre parce qu’il fait de l’ombre sur la seule place disponible, on peut diminuer la dose de soleil à 8 heures par jour et la rotation de la Terre fera le reste.
La superficie idéale pour débuter
Pour ceux et celles qui en sont à leur première fois, je suggère d’y aller mollo en commençant par une superficie de 10 pieds x 10 pieds ou 10 pieds x 20 pieds si c’est pour une culture en rotation. N’oubliez pas qu’une fois qu’il faudra enlever le gazon à la surface, retourner le sol, amender la terre, semer, arroser puis l’entretenir jusqu’à la dernière récolte à l’automne. Si on le fait plus grand que ce qu’on est capable d’investir en temps et en énergie, on risque d’en perdre le contrôle et de se retrouver avec une forêt tropicale de mauvaises herbes. En passant, une zone tampon de plastique noir de trois pieds de large (un mètre) installé autour du jardin diminue énormément l’envahissement des mauvaises herbes.
Les types de sol
Les sols ne sont pas que sablonneux ou argileux, ils sont en fait un mélange de particules variées telles que l’argile, le limon, le sable et la matière organique. Pour connaître notre type de sol, on dépose trois pouces de terre prélevée de notre jardin dans un pot Masson, on le remplit d’eau avec une cuillère à thé de savon pour lave-vaisselle (le détergent sépare les particules de la terre). On agite bien et on laisse reposer une journée. Les particules se déposeront au fond du pot par couches successives selon leur pesanteur. Vous pourrez ainsi déterminer quel pourcentage de chaque type de particule compose votre sol.
Culture en rotation
Les avantages de la culture en rotation sont d’entretenir la fertilité du sol et de briser le cycle des mauvaises herbes et des ravageurs comme les « p’tits vers blancs » qui s’en prennent aux radis. Une fois que l’on aura retourné le sol sur toute la superficie du jardin, on en recouvrira la moitié avec du plastique noir et on cultivera l’autre partie. L’année suivante, on fait l’inverse: on cultive la partie qui était sous plastique et en recouvrant de plastique celle qui a été cultivée. Pas plus compliqué que ça!
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