La Chandeleur
Pour les familles québécoises d’antan, la Chandeleur, le 2 février, est avant tout une fête religieuse soulignant la Présentation de Jésus au Temple et la Purification de la Vierge Marie. En effet, selon la loi de Moïse, une mère juive ayant enfanté un fils doit se retirer du culte public pendant 40 jours.
Une chronique de Jocelyne Patry
Au bout de ces relevailles, appelées purifications, la mère présente son fils au temple, ce que fit la Sainte Vierge. L’histoire raconte que Siméon, à qui elle tendit l’enfant, reconnut aussitôt le Christ, lumière du monde et des hommes, désormais symbolisé par un cierge. Le mot Chandeleur provenant de l’expression latine festa candelarum, « fête des chandelles », fut assigné à cette date.
Pour les Chrétiens, cette fête de la lumière et du feu se concrétise par la bénédiction de chandelles lors d’une cérémonie à l’église. En ce jour, les élèves et leurs enseignants, de même que leurs parents, se présentent à l’office avec chacun un cierge dont quelques-uns sont allumés au cierge pascal pour en transmettre la flamme à tous les autres avant la bénédiction générale. Les cierges symbolisant la lumière et, par extension, le Christ, sont rapportés à la maison pour être réutilisés en diverses circonstances. Leur flamme accompagne les membres de la famille gravement malades ou mourants, la mère lors d’un accouchement difficile ou appelle la protection contre la foudre, les intempéries, la maladie et la stérilité des sols.
Une tradition liée à cette fête consiste à préparer et servir des crêpes. La forme ronde et la couleur dorée des crêpes évoquent le disque solaire et le retour à la lumière qui attisent l’espérance d’un doux printemps. Mais la crêpe est aussi symbole de prospérité familiale. En milieu rural, la croyance dit que si les agriculteurs ne font pas de crêpes à la Chandeleur, leur prochaine récolte de blé sera mauvaise ou que manger des crêpes avec gourmandise et en grande quantité durant cette journée est signe d’abondance pour toute l’année. Pour augmenter leur chance de bonne fortune, certaines familles conservent même, dans leur garde-manger, un sou posé sur la première crêpe jusqu’à la Chandeleur suivante.
Dans la culture populaire, plusieurs dictons et proverbes associent la Chandeleur au climat : « À la Chandeleur, la neige est à sa hauteur » ou « À la Chandeleur, l’hiver s’en va ou prend rigueur »! La marmotte et son ombre s’inscrivent dans cette perspective et soulignent à leur façon l’esprit de la Chandeleur marquant la fin du solstice d’hiver, la nouvelle prépondérance de la lumière sur les ténèbres et l’arrivée inexorable du printemps.
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