Unir ses forces pour protéger la nature

  • Publié le 21 nov. 2022 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Juliette Pissard

Conservation de la nature Canada (CNC) et l’Institut Kenauk (IK) en partenariat avec l’Université du Québec en Outaouais (UQO) s’unissent pour protéger la biodiversité du territoire de l’Outaouais et des Laurentides par la création d’un des plus grands laboratoires à ciel ouvert du monde.
« On a un territoire unique, mais dans 250 ans, il va falloir que toutes les espèces présentes actuellement sur le territoire se déplacent vers le Nord à cause du réchauffement climatique. On ne peut pas déplacer les serres et trois plantes par hélicoptère, il faut que la nature monte d’elle-même, avec tout son écosystème. Il faut créer des corridors naturels pour permettre aux espèces d’effectuer leur migration de manière naturelle. Si tu as une ville au milieu, tout se ramasse dans la ville, puis meurt donc il faut de l’espace », explique l’un des fondateurs de l’Institut Kenauk, Patrick Pichette, lors de la conférence de presse qui a eu lieu à Montebello le 16 novembre.

« C’est important que Kenauk offre un espace à la jeunesse. Ça devient de plus en plus rare de pouvoir être vraiment en nature, de pouvoir aller camper et d’apercevoir au petit matin un castor qui lève la tête et qui te dit : “Tu es chez nous ici!”. On veut donner les clés aux générations futures! »
Patrick Pichette

Protéger 25 000 hectares de forêt

Le but est de protéger cet espace naturel de plus de 25 000 hectares de forêt, qui comprend 60 lacs à travers la création de corridors écologiques, mais aussi de permettre une étude approfondie des sciences de la nature, bénéfique à l’éducation de la génération future.
C’est dans cette optique que le département des sciences naturelles de l’UQO bénéficiera d’un accès unique pour mener à bien ses projets en lien avec la conservation et l’adaptation des écosystèmes aux changements climatiques.

« Ce projet de laboratoire à ciel ouvert est l’un des plus grands au Québec, mais aussi dans le monde, au profit de la science et de la protection de ce territoire majestueux, et ce pour les générations futures. C’est extrêmement important de pouvoir conserver tous les artefacts des recherches qui seront menées par nos professeurs, pour que dans 10 ou même 50 ans, quand la science et les technologies auront évoluées, on pourra approfondir des recherches qui dates et accroitre notre connaissance de la forêt et de la biodiversité. Et c’est encore plus vrai dans ce contexte de changement climatique ou tout change si rapidement », a souligné la rectrice de l’UQO, Murielle Laberge.

Des dons de terres dans la Petite-Nation pour augmenter la superficie protégée

En décembre 2021, les fondateurs de l’Institut Kenauk s’étaient engagés à faire don de la moitié de leurs terres à la CNC à hauteur de 645 hectares pour en faire une aire protégée. Aujourd’hui ils s’engagent à faire don de l’autre moitié.
Situé entre Gatineau et Montréal, le territoire est facilement accessible par les autoroutes, le rendant particulièrement sensible aux activités de développement qui pourraient entraver tout un écosystème déjà fragilisé.
De nombreuses espèces végétales et animales rares sont en péril au sein de la forêt. À travers l’extension de la réserve naturelle de Kenauk, c’est tout un corridor écologique naturel qui relie les aires naturelles des parcs nationaux de Plaisance et du Mont-Tremblant qui va être protégé.

« On donne du terrain à Conservation de la Nature pour empêcher tout développement possible sur ce terrain, mais on laisse à l’Institut Kenauk le mandat de gérer tout le territoire, avec un horizon de 100 ans, et même pour toujours. On veut vraiment s’assurer que toutes les places où tu peux mettre un chalet et le monétiser appartiennent à la CNC, pour éviter ça justement. C’est pour cette raison qu’on termine aujourd’hui de leur donner la grande majorité du lac Papineau, car c’est celui qui représente le plus de risque de développement à long terme », affirme l’un des fondateurs de l’Institut Kenauk, Patrick Pichette.

Actuellement, plus de 75 % de l’objectif de 20 millions a déjà été atteint grâce à de nombreuses contributions de la part des fondateurs, du gouvernement et de partenaires financiers. Il manque donc 5 millions pour finaliser la campagne et assurer les frais d’opérations de CNC et de l’institut Kenauk. Cet objectif qui n’est pas des moindres, est nécessaire pour mener à bien ce projet d’envergure, permettant à cet espace d’une biodiversité exceptionnelle de pérenniser pour toujours.

 

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