Nathalie Fortin mène les femmes au sommet d’elles-mêmes

  • Publié le 4 mars 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Martin Dumont

Nathalie Fortin découvre l’escalade en 1992 et l’alpinisme en 1996 dans les Rocheuses canadiennes. En mai 2012, elle devient une des 18 premières canadiennes à gravir l’Everest, le toit du monde. Son expérience comme alpiniste l’a amené à guider l’Elbrous en Russie en 2014 et le Pic Lénine au Kirghizistan en 2013, un gage certain de l’importance qu’elle accorde à aider les gens à se dépasser. En plus de l’escalade, elle est ingénieure et gestionnaire de projets en environnement pour le gouvernement fédéral, donne des conférences et s’implique dans la communauté. « Mon but est que les gens réalisent qu’ils ont beaucoup plus d’influence sur les autres qu’ils ne le pensent », soutient-elle.

Nathalie Fortin pourrait ajouter bien des accomplissements à cette liste déjà impressionnante, pourtant, ce n’est pas par ses succès qu’elle se définit. C’est avec beaucoup d’humilité qu’elle avoue que c’est grâce à des défis qu’elle a rencontrés sur sa route qu’elle a pu accomplir le plus grand rêve de sa vie.

« Il ne faut pas lâcher, parce que derrière les épreuves peuvent se cacher de grands moments. »
-Nathalie Fortin

Un grimpeuse sur une parois de glace
Photo-Gérald Duperray

Clouée au lit

Quelques années avant sa conquête de l’Everest, Nathalie Fortin a eu de graves problèmes au dos. « Je devais marcher en m’appuyant sur les murs. Ça me prenait 10 minutes sortir de ma voiture. Ça a duré environ 5 à 7 mois, j’avais des douleurs sévères, je pleurais souvent, ç’a vraiment été difficile », se souvient-elle.

Ayant consulté plusieurs spécialistes en santé, elle ne trouve pas de solution pour améliorer sa situation. C’est à cette époque qu’elle se met à se visualiser tous les jours au sommet de l’Everest. « C’était un rêve qui était viscéral, c’était vraiment ancré en moi depuis longtemps. Je me voyais marcher sur la crête de l’Everest, je me voyais aller vers le sommet », évoque-t-elle. Forcée de retourner au travail malgré la douleur, c’est par l’entremise d’un collègue de travail qu’elle entend parler de technologie de décompression neuro-vertébrale offerte par la clinique Zéro Gravité. N’ayant plus rien à perdre, elle tente le coup. « Je me suis dit que ça allait fonctionner. Deux semaines plus tard, je recommençais à grimper », raconte l’athlète.

La clinique Zéro Gravité ne l’a pas seulement aidé à guérir, mais aussi accompagné jusqu’au sommet de son rêve. En plus de couvrir les 50 000$ nécessaires pour l’expédition, un des associés s’est joint à elle dans cette aventure. « Si je n’avais pas eu mes problèmes au dos, je n’aurais jamais rencontré ces gens-là et probablement que je n’aurais jamais réalisé mon rêve », remarque-t-elle.

Des femmes et des lames

Animée par ce désir de supporter les autres à son tour, Nathalie Fortin fonde Des Femmes et des Lames, un groupe d’initiation à l’escalade destiné aux femmes qui veulent se familiariser à la grimpe, une étape à la fois. Avec ce regroupement, Nathalie offre gratuitement des cliniques d’escalade de glace et de drytooling (piolet sur rocher) qui amènent les femmes à briser ce premier mur de l’initiation afin de devenir autonomes.

« Quand on commence à grimper, ce n’est pas simple de trouver des partenaires, remarque l’alpiniste. Il faut faire ses classes, c’est important de respecter son rythme, si on va trop vite, on risque d’avoir trop peur et de ne pas avoir de plaisir. Entre filles, ce n’est pas la même vibe, les filles sont plus elles-mêmes dans le groupe, c’est comme un safe place », propose qui organise parfois ces activités à la Montagne d’Argent située à la Conception.

Une femem habillée de rouge entourée des femmes
Photo-Gracieuseté

Gratitude

Au sommet de l’Everest, Nathalie Fortin se souvient que ce n’est pas la fierté d’avoir atteint le point culminant du monde qui la comble, mais le sentiment de gratitude d’avoir été accompagnée dans le processus. « C’est important d’avoir un but, un rêve, un projet, il y a toujours un chemin pour le réaliser. D’avoir des gens qui nous supportent sur la route, ça n’a pas de prix », ajoute-t-elle avec gratitude.

« Les gens qui ont des passions ont des étoiles dans les yeux et ce sont ces étoiles qui font en sorte qu’on ne vieillit pas. Moi je veux donner de l’espoir, je veux encourager les gens à croquer dans la vie. C’est naturel pour moi de donner, c’est juste mon cœur qui parle ».

Pour suivre Nathalie Fortin; sur Facebook : « Des Femmes et des Lames » et « Nathalie Fortin Alpiniste Conférencière». Sur Instagram : « nathmontagne».

 

 

 

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