« Jour de chasse » : un thriller psychologique au Cinéma Pine

  • Publié le 19 août 2024 (Mis à jour le 13 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes


« J’avais envie de parler de relation toxique, de gaslighting, de manipulation, mais avec un personnage qui allait réussir à s’affranchir de ça, qui allait y faire face et qui allait réussir à renverser cet ordre-là », raconte Annick Blanc. Elle se confie qu’elle a elle-même vécu ce genre de relation là. « Je trouvais que, lors du mouvement #metoo, on parlait beaucoup des femmes en position de victimes. Évidemment, je ne renie pas cette position-là, mais j’avais envie de représenter une femme forte qui réussit à s’en sortir », complète-t-elle.

Le film, qui se passe dans le décor enchanteur des Laurentides, raconte l’histoire de Nina (Nahéma Ricci), une travailleuse du sexe qui intègre un groupe de cinq chasseurs, bons vivants, mais misogynes, dans un chalet reculé. L’équilibre au sein de cette microsociété masculine est rapidement perturbé par l’arrivée d’un mystérieux inconnu, Doudos (Noubi Ndiaye) qui cherche de l’aide et qui ne la trouvera pas parmi cette bande d’hommes qui n’arrivent pas à prendre en charge cette responsabilité.

L’inertie face à l’injustice
Dans « Jour de chasse », Annick Blanc s’intéresse aux grands combats sociétaux, notamment le féminisme et l’antiracisme. Les personnages introduisent progressivement des remarques misogynes et racistes, souvent sous forme de petites blagues. Au départ, ces blagues semblent anodines, mais elles illustrent en réalité le racisme ordinaire. Ces propos sont, par la suite, utilisés par les personnages pour déshumaniser l’autre, montrant comment des attitudes apparemment inoffensives peuvent dégénérer en comportements plus graves.

« L’idée venait de ce que je voyais dans la société québécoise. On a la chance de vivre dans un pays en paix, un pays extrêmement confortable, mais que parfois j’ai l’impression que ça crée une forme d’inertie où on devient aveugle à ce qui se passe autour, mais aussi parfois proche de nous. On est tellement bien dans notre confort qu’on résiste de se mettre en danger pour aller aider les autres », expose Annick Blanc.

Elle déclare : « Le monde brule autour de nous, il y a des cirses écologiques, politiques humaines autour de nous, mais on se bande les yeux et on continue à vivre dans notre quotidien. » C’est ce que font les personnages dans « Jour de chasse ».
Elle souligne que même s’il y a un message très fort dans le film, ce dernier reste très divertissant et ne cherche pas à marteler une morale.

Faire tomber les masques
Les personnages présentés dans le film n’entrent pas dans le moule de l’archétype du « méchant ». Ils sont humains et multidimensionnels. « Les hommes que je montre, ils sont séduisants, ils sont sympathiques, et c’est ça qui nous rend un peu complices dans les blagues. Quand ça va trop loin, on se fait prendre par surprise, on se dit, “j’ai ri, mais maintenant je ne suis plus à l’aise” », ajoute la scénariste.
Dans « Jour de chasse », on peut s’identifier ou reconnaitre des gens qu’on aime dans ces personnages qui vont prendre le mauvais chemin. L’effet de groupe est fort, mais ce film nous permet de faire tomber des masques et de remettre en question certains comportements.

L’hospitalité des Laurentides
Le film a été tourné dans la région de Lac-Supérieur, au cœur des Laurentides, une véritable terre d’accueil pour le cinéma. « Les Laurentides, c’est toujours une belle terre d’accueil, avec un bureau de cinéma très actif », partage la scénariste Annick Blanc. Elle cherchait un lieu nordique, riche en conifères et tourbières et accessible. Elle l’a trouvé à seulement deux heures de Montréal.
« On a vraiment pu profiter de l’hospitalité des gens des Laurentides, » souligne-t-elle, évoquant l’aide précieuse reçue d’un garage local et d’une scierie qui ont soutenu la production en prêtant des équipements et des espaces.

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