Des défis financiers pour relocaliser l’Ombre-Elle
L’Ombre-Elle, une maison d’hébergement dédiée aux femmes et enfants victimes de violence conjugale située dans le cœur des Laurentides, joue un rôle crucial pour la communauté depuis sa fondation il y a 43 ans. Pourtant, malgré son importance, l’organisme a fait face à des défis financiers significatifs alors qu'il poursuit son projet d’expansion avec la construction d’une nouvelle maison d’hébergement.
« L’Ombre-Elle est un organisme qui assure la sécurité des femmes et des enfants victimes de violence conjugale. Nous sommes l’une des cinq maisons d’hébergement des Laurentides et nous couvrons la MRC des Pays-d’En-Haut ainsi que la MRC des Laurentides », explique Myriam Tison, directrice générale de l’Ombre-Elle. « On offre un service que personne d’autre ne peut offrir », ajoute-t-elle.
La construction d’une nouvelle maison pour l’Ombre-Elle n’a pas été sans obstacle. Myriam Tison évoque les défis financiers que l’organisme a dû surmonter dans les derniers mois afin d’assurer la suite de la construction.
L’argent n’arrivait pas
« La maison est partiellement terminée parce qu’on attendait que les sous rentrent », explique Myriam Tison. « Tous les sous-traitants ne sont pas venus depuis deux mois et demi parce qu’ils n’ont pas été payés. »
Plusieurs difficultés ont été rencontrées tout au long du processus : « Le projet a entraîné beaucoup d’enjeux de financement dus aux complications reliées avec les déboursés de la SHQ (Société d’habitation du Québec). Les sous-traitants ont été extrêmement patients parce qu’ils n’ont pas encore été payés alors que ça fait quatre mois. » Cette situation a causé d’importants retards dans l’avancement des travaux, plongeant l’organisme dans une incertitude financière. « Je manquais de liquidité », confie la directrice, exprimant son inquiétude pour la deuxième phase de construction.
En dépit des difficultés rencontrées et des préoccupations financières, Myriam Tison reste déterminée à mener à bien ce projet essentiel pour la communauté. « Ce que je veux mettre en lumière, c’est que oui, c’est bien d’avoir de l’aide gouvernementale. Toute la construction a été financée par un programme fédéral issu de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), mais c’est lorsqu’on passe au provincial avec toutes les normes de la SHQ que ça s’embourbe », explique-t-elle. Malgré les complexités administratives et les retards de financement, la directrice générale souligne que tous ceux qui ont travaillé sur le projet, y compris les fonctionnaires, ont fait de leur mieux.
L’argent a finalement été envoyé à la mi-octobre, après plusieurs mois d’attente.
De son côté, la Société d’habitation du Québec souhaite réitérer que le gouvernement du Québec a alloué, à deux reprises, des aides financières additionnelles à l’Ombre-Elle pour équilibrer le montage financier de son projet de maison d’hébergement. Au moment où la Société a recommandé au gouvernement de l’autoriser à verser une seconde aide financière additionnelle à l’organisme, la SHQ dit avoir pris soin d’informer ce dernier qu’il y aurait un délai entre cette recommandation et le versement. Ce n’est qu’à la suite de la signature de l’entente de financement que la SHQ a pu poursuivre le traitement administratif du versement.
Une nouvelle maison améliorée
Malgré ces défis, la directrice de l’Ombre-Elle se réjouit de pouvoir offrir des conditions d’hébergement nettement améliorées avec cette nouvelle maison. « Avant, on avait 15 places et deux salles de bain pour tout le monde. Maintenant, chaque personne aura sa propre salle de bain privée, ce qui fait appel à la dignité de chacune des femmes », souligne Myriam Tison. « Elles arrivent ici et c’est zen, c’est confortable, c’est lumineux. Les femmes sont extrêmement reconnaissantes et les enfants aussi », témoigne-t-elle.
La phase 2
La phase 2 du projet, qui doit démarrer en novembre, vise à créer des logements de transition sécurisés pour les femmes qui, après avoir trouvé refuge à l’Ombre-Elle, doivent continuer à se protéger et à reconstruire leur vie. « Certaines femmes ne peuvent pas quitter facilement la maison d’hébergement après trois mois parce que le danger reste élevé. Elles doivent se munir de caméras, protéger leur vie et celle de leurs enfants. On n’avait aucune maison de deuxième étape dans les Laurentides », explique-t-elle. Ces logements permettront aux femmes de poursuivre leur cheminement vers une vie plus stable, dans un cadre sécuritaire.
Un haut taux d’occupation
Cependant, l’un des constats les plus préoccupants est le taux d’occupation presque complet de la maison. « L’an passé, notre taux d’occupation était de 99,7 %. Ça veut dire qu’il n’y a jamais de chambre libre », déplore Myriam Tison. Cette statistique reflète non seulement une augmentation des besoins en services d’hébergement, mais également une pression constante sur les ressources de l’organisme. « On voit dans nos services que la démographie a augmenté. Ça se voit dans notre taux d’occupation. »
En attendant la fin de la construction, l’Ombre-Elle continue de remplir sa mission première : offrir un refuge sûr et un soutien essentiel aux femmes et enfants victimes de violence conjugale.
Le 20 novembre prochain, l’Ombre-Elle célébrera ses 43 ans d’existence et inaugurera officiellement la nouvelle maison d’hébergement. Rappelons que l’Ombre-Elle est un projet est né de la mobilisation des femmes de la communauté et a été réalisé grâce au dévouement de celles-ci.
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