Chronique « Pour et par les jeunes »
Pourquoi ne pas viser les étoiles?
Jessica L’Heureux-Boucher, étudiante en sciences humaines
Auparavant, les rêves relevaient de l’imaginaire pour moi. J’en entretenais plusieurs, mais je ne croyais pas qu’il était possible de les réaliser tous. Je croyais que je rêvais plus grand que moi.
Certains d’entre eux se sont effacés en chemin, et pour être honnête, j’étais complètement dévastée de ne pas être en mesure de tous les voir prendre forme. Le rêve de faire mon entrée à la cérémonie de mon mariage, avec mon père à mes côtés, a été détruit en un instant le jour de sa mort. Le rêve de devenir enseignante m’a été retiré en raison de mes propres décisions. Ce rêve-là, je le chérissais depuis des années jusqu’à ce que je comprenne que, l’enseignement, ce n’était peut-être pas fait pour moi. Cela m’a jeté par terre de constater que le métier que je croyais être celui de mon avenir ne l’était plus. Le rêve de vivre une vie normale nous a aussi tous été retiré avec la pandémie. Le rêve d’aller à l’université et de faire des études à l’extérieur m’a été enlevé à cause de mes propres peurs intérieures. Et le grand rêve que je chérissais depuis ma plus tendre enfance, qui est d’être auteure, m’a également été arraché des mains lorsque j’ai perdu un fichier contenant plusieurs dizaines de milliers de mots qui formaient l’ébauche de mon tout premier roman. J’étais si découragée par cette perte que j’ai décidé d’abandonner l’écriture pendant un long moment. Pourtant, l’écriture était ma passion.
En bout de ligne, même si la vie m’a mis de nombreux bâtons dans les roues pour me freiner dans mes réalisations, j’ai compris que ce sont ces obstacles et ces difficultés qui vont rendre la réalisation de mes rêves plus satisfaisante. Mon rêve de devenir enseignante et d’avoir un futur stable n’est pas mort. L’enseignement n’est peut-être pas fait pour moi, pour l’instant, et si ce n’est jamais fait pour moi, je trouverai certainement un métier qui se rapprochera plus de moi. Je me laisse le temps. On devrait tous se laisser le temps. Notre rêve de vivre une vie normale après la pandémie, un jour, on va le retrouver; il le faut! Le rêve de voyager et d’étudier à l’étranger, ce n’est pas ce dont j’ai besoin en ce moment. Alors, pourquoi me briser les neurones pour réaliser quelque chose qui n’est pas vraiment important pour moi présentement? C’est un vieux rêve que j’avais et qu’un jour je réaliserai, mais, pour l’instant, ce n’est pas sur ce rêve que je travaille. Le rêve de devenir une écrivaine est et sera toujours présent dans mes veines. Je ne le laisserai plus jamais partir. Je l’avais dit à mon père, quand il était encore de ce monde, et je le ferai. Je l’avais dit à ma mère et à mes frères et ils le verront de leurs propres yeux. Après avoir perdu le livre que je rédigeais, je me suis relevée et je l’ai réécrit pratiquement au complet; je suis même rendue plus loin dans mon processus d’écriture que ce que j’avais déjà fait! Je vais réaliser mes rêves à ma façon, parce que c’est ce que je veux. Depuis que j’ai rouvert mes notes, mes cahiers d’écriture, mes nombreuses pages Word et ma passion elle-même, je me sens plus complète que jamais. Comprenez-moi bien, j’étais déjà heureuse, mais cette recherche pour atteindre mon rêve, mon but et mon objectif de vie, ça comble mon cœur plus que vous ne le pensez.
Levez-vous le matin, même si vous n’en avez pas envie, suivez vos objectifs, même si c’est difficile, retrouvez le rêve qui vous allumait et sentez-vous accompli, car juste en faisant des démarches, juste en essayant de l’atteindre, vous vous sentirez complet avec vous-même.
Personnellement, je suis complète, malgré les vides que la vie m’a laissés. Je me sens accomplie, même si mes rêves ne se réaliseront pas tous demain matin; au moins je sais que j’essaie. Et pour le rêve de voir mon père marcher à mes côtés à mon mariage, je sais qu’il sera là, avec moi, lors du grand jour, même si je ne le vois pas. Il sera là. Vous ne rêvez jamais trop grand.
*Toutes les deux semaines, L’info du Nord publiera dans ses pages un texte écrit par un étudiant du Centre collégial de Mont-Tremblant. Cette chronique « Pour et par les jeunes » est rendue possible grâce à la participation des étudiants qui prennent la plume et de l’enseignant en français Alexandre Dupuis-Plamondon, impliqué dans ce projet depuis le premier jour. Nous sommes très heureux de cette belle collaboration donnant la parole aux jeunes de la communauté étudiante d’ici.
Voir plus de : Chronique
Lignée d’un greffe notarial à Saint-Jovite depuis 1890
Au début de la colonisation, les gens recourent soit au notaire anglophone d’Arundel, notaire ambulant, soit au tabellion qui se …
Retour de la Bibliothèque vivante
Après le succès du projet pilote Bibliothèque vivante dans une classe de 4e année en 2022 et à l’accueil très …
La Chandeleur
Pour les familles québécoises d’antan, la Chandeleur, le 2 février, est avant tout une fête religieuse soulignant la Présentation de …