Arts martiaux : honoré aux côtés de Bruce Lee et Chuck Norris

À 76 ans, l’Agathois Gilles Dufour, vient de franchir une étape marquante dans sa carrière : il a été intronisé, le 23 mai 2025, au Temple de la renommée mondiale du World Head of Family Sokeship Council à Orlando, en Floride. Il a reçu le prix de « figure historique ».

Né à Montréal, il est Agathois depuis 10 ans. Cette reconnaissance internationale le place « aux côtés des grands comme Chuck Norris, Bruce Lee », explique-t-il, ce qu’il accueille avec une grande humilité. « Je suis un gars simple. Ça me fait plaisir. Je suis honoré. Je suis content. C’est pour toutes les années que j’ai passées de ma vie là-dedans. C’est comme une cerise sur le gâteau. »

La victoire, c’est la santé

Ce n’est pas la première fois que le parcours de ce maître en arts martiaux est reconnu. « En bref, j’ai débuté les arts martiaux en 1960, le 14 juin 1969, j’ai remporté le ‘’Premier Championnat Full Contact Kyokushin” au Forum de Montréal. » Cette victoire, pour lui, était bien plus qu’un titre sportif : « La victoire que j’ai remportée, ce n’est pas la médaille d’or, c’est ma santé. J’ai fait une victoire sur la maladie. » Malade pendant de nombreuses années durant son enfance, il raconte que c’est sur les conseils d’un médecin qu’il s’est tourné vers l’activité physique.

Une grande passion

Cette initiative s’est transformée en une passion de toute une vie. Karaté, judo, aïkido, kendo, Gilles Dufour a exploré et enseigné une multitude de disciplines, formant plus de 20 000 adeptes au fil de sa carrière. Il a aussi largement contribué à la diffusion de ses savoirs, notamment à travers ses sept ouvrages, dont L’histoire du karaté au Québec. Dans ses écrits comme dans sa pratique, il insiste sur l’importance de comprendre les fondements des arts martiaux. « C’est important de connaître l’histoire, de connaître ceux qui sont les précurseurs, les pionniers », affirme M. Dufour.

Plusieurs honneurs

Outre ses victoires sportives et ses ouvrages, Gilles Dufour a été honoré à de multiples reprises. En 2019, il est intronisé au Temple de la renommée de la WCA (World Combat Arena), qui couvre les États-Unis et le Canada. Lors de la même année, il rejoint également le « Temple de la renommée des Ceintures Noires Canadiennes (Black Belt Hall of Fame) ». « J’ai eu plusieurs félicitations, si on veut. »

Pour lui, cette dernière reconnaissance à Orlando est profondément significative. « D’après moi, c’est le dernier prix que je devrais recevoir. C’est lui-là qui me touche le plus, il souligne la fin de ma carrière. »

Transmettre ses valeurs

Aujourd’hui, atteint de la maladie de Parkinson, il continue de transmettre ses valeurs et sa philosophie. Au-delà des titres et des distinctions, Gilles Dufour insiste sur les leçons humaines que lui ont offertes les arts martiaux. « C’est une école de vie. Parce que ce que tu apprends des arts martiaux, cela se reflète dans la vie : la politesse, le respect, la continuité. On n’apprend pas ça pour se battre, on apprend ça pour apprendre à ne pas se battre. »

Avec calme et sagesse, il conclut sur un message d’espoir : « Ce que j’espère, c’est qu’il y ait encore plus de respect, que les gens s’unissent ensemble, qu’ils construisent ensemble des arts de philosophie de vie qui vont rester durant des années. » Et lorsqu’on lui demande ce qu’on peut lui souhaiter pour la suite, sa réponse est : « Oh, juste un petit sourire. »