Carolle Bouchard s’est battue pour les hockeyeuses
La route a été longue pour développer le hockey féminin au Québec. Par chance, les hockeyeuses ont pu compter sur Carolle Bouchard.
Aujourd’hui résidente de La Conception, Mme Bouchard vivait alors à Saint-Hyacinthe et avait réussi à tracer son chemin au sein des organisations de hockey mineur de son coin (voir autre texte). Lorsqu’elle a été élue sur le conseil d’administration de la région Richelieu, ce fut une petite commotion. « Ils se sont carrément demandé quoi faire de moi », avance la dame, aujourd’hui à la retraite. Aussi lui a-t-on confié le mandat de développer le hockey féminin.
Au départ, Mme Bouchard a dû partir de rien. « La toute première saison, plusieurs filles qui jouaient ne savaient pas patiner. Les pee-wee les regardaient et riaient d’elles », se souvient-elle. Elle a cependant continué d’y mettre ses énergies. « À chaque fois que je croisais un macho qui hésitait à donner du temps de glace aux filles, je lui disais: pourquoi une fille ne peut pas jouer au hockey? Il ne savait jamais quoi me répondre. »
C’est surtout au niveau des arénas qu’elle sentait des réticences. Souvent, on lui mettait des bâtons dans les roues en lui disant qu’il ne fallait pas enlever de temps de glace aux garçons, pour qu’ils puissent se développer. « Ce n’était vraiment pas équitable, se souvient-elle. On se battait pour avoir 25 heures par année pour les filles, alors que les garçons de même niveau avaient 900 heures de glace. »
Des filles à la finale
Devant ses succès dans la région Richelieu, Hockey Québec s’est intéressé à Carolle Bouchard, et celle-ci s’est retrouvée sur le conseil d’administration. Appuyée de Gaétan Robitaille, qui travaillait comme conseiller au développement du hockey féminin pour Hockey Québec, Mme Bouchard a poursuivi le développement du sport d’un bout à l’autre de la province.
Lorsque le calibre de la compétition a été suffisamment relevé, elle s’est battue pour voir les filles accéder à leur tour à la grande finale provinciale de la coupe Chrysler (aujourd’hui la coupe Dodge). Pour ce faire, elle a fait voter une résolution en assemblée générale annuelle permettant la tenue de la finale féminine aux championnats provinciaux, en jumelant les équipes atome et pee-wee. Devant son dossier extrêmement bien préparé, les membres n’ont eu d’autres choix que de voter en faveur de sa résolution à l’unanimité.
Triomphe à la face du Québec
Par contre, rendu à l’organisation des championnats, il a encore fallu qu’elle se batte. « Hockey Québec voulait que les filles tiennent leur finale la fin de semaine suivante, encore à cause du temps de glace. De mon côté, il n’en était pas question. Il fallait que ce soit la même fin de semaine que les garçons, sinon, il n’y aurait pas eu une foule aussi grande, et nous n’aurions pas pu prouver devant tout le monde que les hockeyeuses donnent un aussi bon spectacle que les garçons! »
Cette participation des filles à la coupe Chrysler a tout chamboulé. Le hockey féminin a, par la suite, pris son essor au Québec, rejoignant l’Ontario qui faisait figure alors de province avant-gardiste dans ce domaine.
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