Jean-Simon Crevier livre son secret
« Pourquoi moi?» Cette troublante question, le numéro 54 des Diables de Mont-Tremblant, Jean-Simon Crevier, se l'est posée avant même d'avoir 10 ans. Le pré-adolescent qu'il était à l'époque savait déjà à cet âge qu'il était né atteint d'une maladie orpheline extrêmement rare, qui n'affecte présentement que 18 personnes dans le monde, la métachondromatose, une affection systémique et articulaire.
« Je me considère quand même privilégié », confie-t-il. « Je crois être le moins « magané » de ceux qui en sont atteints. »
Sa maladie? Jean-Simon abordera le sujet plus tard dans l’entretien.
Il parlera d’abord de l’amour qu’il porte pour ses coéquipiers, du plaisir qu’il a de discuter et d’échanger des blagues avec eux et surtout de son bonheur d’avoir enfilé la saison dernière l’uniforme des Diables. « Je sais, pour certains ce n’est que du Junior AA, mais pour moi, c’est ma Ligue nationale. Le seul fait d’avoir atteint ce niveau de jeu-là est la réalisation d’un rêve. »
Dans le plâtre
Jean-Simon n’aborde pas souvent avec autrui le sujet de sa maladie, pour une excellente raison: en discuter l’expose inévitablement à un barrage de questions.
« J’avais cinq ans quand on l’a dépistée à Sainte-Justine où j’avais été examiné pour de nombreux kystes au corps », explique-t-il. « On a tendance à associer ces tumeurs au cancer, mais ces excroissances osseuses – aux mains, cuisses, pieds et hanches – qu’on me retire à l’occasion lors d’une chirurgie ne sont pas malignes. Elles ne sont pas cancéreuses, mais demeurent quand même à risque. Ma dernière opération remonte à mes 18 ans. J’ai passé pratiquement tout l’été plâtré aux mains et aux pieds. J’avais peine à m’asseoir, à bouger. Ç’a été très dur de voir mes amis qui tripaient, et moi qui ne pouvais pas le faire avec eux…»
En dépit de ces douloureux épisodes, Jean-Simon Crevier mord dans la vie à pleines dents. Ses rêves, il travaille à les réaliser, lui à qui dans son enfance on avait pourtant prédit qu’il ne pourrait plus marcher rendu à l’âge de 30 ans.
Un de ses rêves les plus récents a été de jouer avec une gang de gars qu’il adore et, avec son talent qu’il sait modeste par rapport à celui de certains de ses coéquipiers, il fera de son mieux et donnera tout ce qu’il a pour les aider à gagner.
Compte tenu de sa maladie – à ce jour incurable –, est-il parfois assailli de doutes avant de sauter sur la glace ou joue-t-il avec plus de prudence et retenue quand le jeu devient rude?
« Jamais », répond-il sans hésiter. « Je serais incapable de jouer de cette façon. La robustesse convient à mon style de jeu. Je me sens en tout temps responsable de mes coéquipiers que je dois protéger. »
Détenteur d’un D.E.P. en ventes et de son métier représentant chez Agropur, Jean-Simon Crevier espère être de retour avec les Diables la saison prochaine.
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