Vélo de montagne
Intégrité menacée du réseau de sentiers de vélo de Mont-Tremblant
Des voix s’élèvent pour demander une protection accrue du réseau municipal de vélo de montagne, géré par le Service de la culture et des loisirs de la Ville de Mont-Tremblant, car ses sentiers sont de plus en plus grugés par le développement immobilier.

Francis Martin n’en revient pas. Cet usager du réseau de sentiers de vélo de la Ville de Mont-Tremblant vient de déboucher sur un chantier – un autre. La piste L’Écureuil est sectionnée, là et ailleurs, car elle traverse des terrains qui sont à vendre. Dans une publication sur son compte Facebook, l’athlète local se fait incisif envers les autorités, qui gèrent cette infrastructure municipale.
Katherine Verburg, présidente de l’organisme Vélo Mont-Tremblant et membre du comité consultatif du réseau de sentiers de Mont-Tremblant, croit que cet usager exprime ce que plusieurs pensent. Pour en parler, elle nous donne rendez-vous dans la zone Émi-quilibre, située sous les grands pins, entre le bureau d’accueil touristique de la montée Ryan et le Grand Lodge.
« Bientôt, ce terrain ne sera plus sur les cartes, parce que cette servitude n’appartient pas à la Ville. Ce secteur, c’est pourtant LA zone-école de l’ensemble de notre réseau municipal. Mes enfants ont appris ici, il y a plein de familles qui y viennent, l’événement Take a Kid Mountain Biking s’y tient! » dit-elle en pointant les modules de bois.
La zone-école de Vélo Mont-Tremblant, située dans la pinède entre le bureau d’accueil touristique de la montée Ryan et le Grand Lodge, pourrait être en danger. (Photo L’info du Nord – Véronique Piché)Selon Katherine Verburg, ce terrain appartient au Grand Lodge et il est à vendre. À sa connaissance, les autorités n’ont pas entamé de démarches pour obtenir une servitude, afin de préserver à long terme cet attrait.
« Je dirais que le réseau est urbain et chétif, et depuis que je suis ici, il y a de moins en moins de kilomètres de sentiers. » – Katherine Verburg, présidente, Vélo Mont-Tremblant
La Chouette, La Diable, L’Écureuil, La P’tite Criss sont d’autres sentiers que le développement immobilier menace. Dans le cas de La Diable, où le projet Snøhaus lève de terre, Katherine Verburg nous dit qu’il suffirait de déménager le sentier: « Mais c’est en pente… Je ne sais pas ce qui va arriver. Il n’y a pas de plans et à ma connaissance, la Ville n’a pas contacté le propriétaire. »
Selon Maxime Dorais, directeur du Service des communications, l’enjeu ne réside pas dans les sentiers qui ont été bâtis à l’intérieur de servitudes ou qui respectent le protocole d’entente avec la Station Mont Tremblant: « Là où le bât blesse, c’est en ce qui concerne les sentiers qui ont été construits – avant la reprise du réseau par la Ville – sans concertation et/ou sans autorisations sur les terrains de la Station, en ne tenant pas compte du plan d’ensemble de celle-ci. » Par ailleurs, il indique que la Ville préconise pour les nouveaux lotissements traversés par des sentiers d’exiger des servitudes à titre de contribution pour fins de parc.
Experts
Selon Félix Burke, cette approche a ses limites. Ce résident de Mont-Tremblant, membre de l’équipe de vélo de montagne Rocky Mountain et représentant du Canada à la Coupe du monde, est aussi propriétaire d’un camp de jour spécialisé en vélo de montagne. Selon lui, lorsqu’on perd 1 km de sentier qui offre aux amateurs un certain niveau – avec des pierres, racines, dénivelés – et qu’un promoteur le remplace par un autre km avec moins de saveur, l’expérience n’est plus la même.
« Un bon sentier de vélo de montagne est artisanal, c’est-à-dire qu’il est fait avec connaissance et amour. » – Félix Burke
« Notre réseau actuel est limité et surutilisé », dit Félix Burke. Selon lui, sa gestion devrait être confiée à des experts du domaine. Il donne l’exemple du secteur Deer Mountain, où on a voulu aménager une piste dite old school, mais qui s’avère plutôt être new school, et qui est en conséquence, trop souvent fermée pour entretien.
La présidente de Vélo Mont-Tremblant tient à souligner que les élus ont ouvert la porte à la discussion. « C’est vrai que notre réseau est limité et menacé par le développement, que l’achalandage pendant les fins de semaine est important et que beaucoup de locaux sont insatisfaits de la gestion, mais aujourd’hui, nous avons une vraie ouverture de la Ville, et nous avons vraiment espoir de voir du changement pour le mieux, bientôt! », conclut Katherine Verburg.
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