Le plein air devenu un luxe?
Depuis un an, les gens souffrent de la pandémie mondiale et de diverses façons. Un baume pour la traverser: le plein air. L’achalandage dans nos infrastructures régionales oblige les intervenants à en contrôler l’entrée. Qu’en est-il du libre accès à la nature?
Une enseignante au département de Techniques de gestion et d’intervention en loisir du Cégep de Saint-Jérôme et adepte de plein air s’inquiète. « La quête d’aventures et d’accès aux sites de plein air est venue créer un nouveau problème cette année: la horde de gens de la ville qui se bouscule tous les weekends « dans le Nord » est venue congestionner un monde qui était jusqu’à présent paisiblement réservé aux habitués du bois », affirme Mélissa Vincent.
Celle-ci craint que la « capitalisation de la nature et du plein air » devienne une nouvelle tendance post-pandémie. « Certaines villes et villages ont décidé de limiter l’accès à leurs sentiers et aux activités extérieures pour leurs résidents seulement: « les VIP ». Je comprends tout à fait le raisonnement politique derrière ces décisions, il s’agit de prioriser l’accès aux payeurs de taxes, mais cela vient engendrer des dommages collatéraux plus larges au niveau de la société. Le danger, c’est que cette réaction protectionniste à une situation qui se veut circonstancielle vienne créer une nouvelle norme. »
Toujours garder un contrôle?
Au Parc régional de Val-David-Val-Morin, les gens se présentaient en grand nombre et le surachalandage posait problème à l’entrée. Si bien que la direction a décidé de prioriser les résidents et de vendre un nombre limité de billets en ligne aux visiteurs. « Nous, ce qu’on veut éviter, ce sont les débordements au niveau de l’accueil. On n’a pas eu le choix d’intervenir et de limiter l’accès », soutient Jean-François Boily directeur du secteur Dufresne au Parc régional de Val-David-Val-Morin.
Ce dernier précise que le système de réservation permet toutefois d’accueillir des gens de partout en province. « Ceux qui veulent venir, ils réservent leurs billets comme dans les Parcs nationaux. C’est devenu un peu comme ça avec la pandémie. Si on n’a pas de problème de surachalandage, ça devient moins nécessaire de réserver. Les gens pourront le voir avec le compteur de billets à l’écran. S’il reste 500 places de disponibles le matin, pas besoin de réserver ton billet. »
M. Boily croit que l’accès au plein air reste accessible à tous, mais en restant conscient de la capacité d’accueil limitée du parc. « Même s’il n’y avait pas de COVID, quand il y a trop de monde, ça ne devient plus agréable de marcher. La réservation en ligne, va nous permettre de contrôler ça », ajoute-t-il.
Il confirme d’ailleurs que ce système sera fort probablement utilisé à long terme, ce qui est loin de faire plaisir à Mélissa Vincent. « Je comprends la nécessité (d’adopter des mesures de gestion d’accès), mais il faut que ça arrête à la fin de la pandémie sinon on vient de mettre la hache dans quelque chose de fondamental au plein air et dans la liberté de choisir ce qu’on veut faire », souligne-t-elle.
Plus au nord
Du côté de la Ville de Mont-Tremblant, qui gère les patinoires et la glissade du lac Mercier, on affirme se conformer aux règles sanitaires avec une gestion serrée de l’achalandage et dans l’optique d’éviter les déplacements interrégionaux. Par contre, dès la levée des restrictions sanitaires, ces infrastructures et d’autres lieux de plein air redeviendront accessibles à tous, comme auparavant. « Mont-Tremblant s’illustre notamment par la gratuité de ses sentiers », affirme Maxime Dorais, directeur du service des communications et des relations citoyennes à Mont-Tremblant.
À Labelle, le problème de stationnement sur les étroits chemins du Lac-Baptiste, des Gélinottes et du Lac-Gervais a poussé la municipalité à légiférer et empêcher les gens de stationner. Ce qui, nécessairement, limite l’accès aux sentiers de la montagne Verte, très prisée par les randonneurs.
Pour Mélissa Vincent, l’avenir du plein air chez nous est tout de même menacé. « Cette richesse collective ne serait donc plus accessible à tous les Québécois, elle serait seulement accessible à une élite. J’ai mal à ma liberté! », conclut-elle.
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