Anna Archambault est l’une des dix enfants d’une riche famille de l’Assomption où elle naît en 1876. Son père, François, menuisier, sculpteur et entrepreneur, très estimé dans la construction d’églises, y fait sa fortune.
Une chronique de Jocelyne Patry
Cette aisance financière permet à la jeune Anna de bénéficier d’une éducation bourgeoise au Couvent de la Congrégation Notre-Dame où, en plus des apprentissages de base, les bonnes manières, la musique et le chant sont de bon ton.
Quand elle épouse Eugène Gervais, jeune médecin, à l’Assomption, le 20 janvier 1898, elle ne se doute pas du choc « culturel » qui l’attend en venant s’installer à Saint-Jovite où son mari exerce déjà. Si l’habitation est convenable et l’époux instruit, Saint-Jovite n’est qu’un village, rien à voir avec l’Assomption, une mini-capitale régionale avec cathédrale, collège classique, couvent renommé et palais de justice. Ici, son univers se résume à de rares notables et quelques marchands entourés de colons peinant souvent à survivre. Le médecin, lui-même fils de paysan, s’y sent à l’aise, mais pour Anna, l’adaptation reste difficile. Son talent artistique qu’elle a hérité de sa mère, Ozine Magnan, se résume alors à toucher l’orgue de l’église et à quelques cours de piano.
Enfants
Heureusement, son quotidien de mère de famille viendra meubler ce vide en partie puisque, dès l’année suivant son mariage, Anna accouche d’un premier garçon, Gaston, puis de deux filles dans les deux années suivantes. Elle aura trois autres enfants. Deux des enfants mourront en bas âge, Antoinette et Paul; Yvette et Henri décèderont au début de leur vie d’adulte dans la vingtaine. Cécile vivra jusqu’à 75 ans et l’aîné, Gaston, 103 ans.
Quand son mari décède en 1919, des quatre enfants encore vivants, seul le cadet de 8 ans demande soutien. Commence alors pour Anna une vie de plus en plus consacrée aux arts. À l’orgue paroissial et aux cours de piano s’ajoutent des cours de chant qu’elle intensifie en montant des opérettes. Elle donne aussi libre cours à son talent de comédienne et réalise des pièces de théâtre. Elle agrémente ainsi son long veuvage jusqu’à son décès en 1965.
Sa passion pour la musique et le théâtre a justifié le choix de son nom pour baptiser la salle de spectacle de l’école secondaire Curé Mercure, salle Anna-Archambault.
@N:En encadré:
Pour plus d’informations : Société du Patrimoine SOPABIC. Tél. : 819-717-4224, Courriel : sopabic1@gmail.com Site web : sopabic-patrimoine.org. Page Facebook : Société du patrimoine Sopabic
Voir plus de : Patrimoine
Mois de l’arbre et des forêts: une tradition ancrée et vivante
Cette tradition, qui trouve ses racines dans le patrimoine culturel et naturel québécois, reflète l'importance des forêts dans la société …
Un Sommet pour la protection des sentiers patrimoniaux de ski des Laurentides
Un premier Sommet pour la restauration est la protection des sentiers de ski patrimoniaux des Laurentides a réuni des représentants …
Philippe Aubry, historien des transports dans les Laurentides
Qu’est-ce qu’un gars de Laval qui a un baccalauréat en histoire, mais qui conduit des camions pour gagner sa vie …