Tribune-libre

Les soins palliatifs à domicile, c’est possible

Publié le 19 mai 2016 par In Médias

Dans la plupart des cas, lorsque les traitements administrés doivent être interrompus et qu’il n’y a pas d’autres issues possibles pour guérir la maladie qui continue de gagner du terrain, le patient est dirigé vers les soins palliatifs. Par exemple, à l’hôpital de Sainte-Agathe, c’est une équipe soudée et compétente qui mène ce département des derniers moments.

Lorsque mon mari s’est retrouvé dans une chambre à l’hôpital à la suite de complications, je savais bien que ses dernières volontés étaient de mourir à la maison.

Mais le voyant dans cet état, de moins en moins autonome, ayant besoin de soins constants, j’avais du mal à m’imaginer l’accompagner seule à la maison jusqu’à la fin. En plus d’une immense tristesse qui m’habitait, une angoisse a pris le dessus. Je ne voulais pas le décevoir. Mais allais-je être à la hauteur? Et s’il y avait des complications?

Dès l’instant où ils ont été mis au courant des volontés de mon mari, les membres de l’Équipe des soins palliatifs à domicile ont débuté un processus qui allait tous les mobiliser. Des appels ont été fait au CLSC de Mont-Tremblant, le mobilier qui allait être nécessaire à la maison a été livré dans les jours qui ont suivi: lit ergonomique, banc ergonomique, marchette, barre pour la salle de bain, etc.

Une ergothérapeute est venue vérifier si le mobilier avait été bien installé et si tout était adapté pour mon mari à la maison et une nutritionniste s’est présentée afin de proposer des idées de repas. Aussi, un médecin relié à cette équipe s’est présenté à la maison et tous les jours, une infirmière rendait visite à mon mari afin de voir son état de santé et me préparait les seringues nécessaires pour le lendemain. Une travailleuse sociale coordonnait le travail des différents intervenants. Enfin, pour toute urgence, il y avait la ligne dédiée aux soins palliatifs à domicile où je pouvais appeler à tout moment, 24h/24, 7 jours sur 7. Contrairement à mes craintes, on répondait en moins de 5 minutes à mon appel et nul besoin de tout expliquer à l’infirmière en poste, elle avait le dossier de mon mari bien en main. Il m’a fallu peu de temps pour réaliser que cette équipe allait être là autant pour mon mari que pour moi. La pression est alors tombée et j’ai su que j’allais y arriver.

Moments de répit

Parce que ces derniers moments ne sont pas de tout repos, mon mari devenant de moins en moins autonome et nécessitant de plus en plus de soins constants et à des heures rapprochées, l’association Palliacco de Mont-Tremblant m’a proposé des moments de répit. J’ai pu profiter à quelques reprises de leur service afin de me permettre des petits moments pour aller marcher et refaire le plein d’énergie. Encore une fois, la cohésion des membres de l’Équipe des soins palliatifs à domicile m’a impressionnée car l’association Palliacco avait été mise au courant de la situation de mon mari; ils savaient qu’ils allaient l’avoir comme nouveau patient.

Jusqu’au dernier moment, cette équipe a été là pour nous et grâce à leur soutien constant et à leurs conseils, ils ont su me rassurer, calmer mes angoisses et permettre à mon mari de mourir à la maison tel qu’il le désirait et ce, en toute dignité.

Je tiens à remercier toute l’Équipe des soins palliatifs à domicile. Un merci particulier au Docteur M.Guilbeault qui a su trouver les mots afin que mon mari accepte la mort. Un merci également à Janny Lanctôt, l’infirmière pivot de l’équipe palliative qui grâce à son calme et son expertise, a été celle qui a su me rassurer et me démontrer que pour mon mari, mourir à la maison, c’était possible et que j’allais être à la hauteur pour l’accompagner. Un Merci également à l’association Palliacco.

En ces temps difficiles au Québec où le système de santé en prend un coup, on entend plus souvent qu’autrement des histoires d’horreurs vécues dans les hôpitaux. Cependant, il y a de l’espoir. Je souhaitais partager mon histoire afin que les gens qui accompagnent un proche qui désire mourir à la maison n’aient pas peur et sachent que c’est une possibilité.

Christiane Dalbec Gauthier

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