À quelques jours du 1er juillet
Les Laurentiens n’échappent pas à la crise du logement
La région des Laurentides n’échappe pas à la crise du logement qui sévit dans la province. Quatre citoyens partagent leurs inquiétudes quant à l’accès au logement et d’autres comptent même plier bagage.
Native de Mont-Laurier, Nancy Guénette, infirmière auxiliaire à l’hôpital Rivière-Rouge, habite à Rivière-Rouge avec son fils âgé de 10 ans. En septembre 2021, sa propriétaire lui indique qu’elle reprend le logement au premier juin. Après plusieurs mois de recherche, elle constate qu’il est très difficile de trouver un 4 et demi à moins de 1000$. Elle ne peut payer plus, car son conjoint ne rentre pas d’argent, car il est en maladie.
Craintive à l’idée de se retrouver sans domicile, elle décide, à 54 ans, de vivre chez sa belle-mère en attendant de trouver un appartement avec deux chambres à coucher et qui accepte les animaux, raconte celle qui payait jadis 915$ pour son 4 et demi. « C’est super rare. On trouvait des choses à 1500$ dans le secteur de Rivière-Rouge. Je n’arriverais jamais à payer ça », ajoute-t-elle.
Pour la mère de trois enfants, elle juge « épouvantable qu’un petit village comme Rivière-Rouge » n’ait plus de loyers abordables.
«Les [citoyens] travaillent la plupart au pénitencier à La Macaza ou à l’hôpital, mais ce n’est pas tout le monde qui a un salaire qui peut se payer un loyer à 1500$», pense-t-elle.
À la rue le 1er juillet
Sylvain Lévesque, 56 ans, est revenu à Mont-Tremblant il y a deux ans. Forcé de quitter la chambre dans laquelle il réside, ce dernier se retrouvera à la rue dans quelques jours à la rue faute de logement.
« Je jette mes affaires des six dernières années. Je ne peux pas trainer deux valises, deux sacs et deux vélos », explique celui qui souhaiterait habiter près du centre-ville de Mont-Tremblant, car il n’a pas de moyen de transport. « On ne sait plus où donner de la tête. C’est décourageant », ajoute celui qui « n’a jamais vu » une telle situation à Mont-Tremblant.
Quitter Mont-Tremblant
Chantal Huneault, 54 ans, a résidé à Mont-Tremblant pendant 40 ans. Elle habitait un quatre et demi qu’elle payait moins de 700$ par mois. En décembre dernier, sa propriétaire l’a avisé qu’elle reprenait son logement afin d’y effectuer des travaux. Elle a entamé des démarches pendant plusieurs mois afin de trouver un logis entre 800$ et 850$, en vain. Mme Huneault a donc plié bagage et s’est installée tout récemment à Repentigny pour se rapprocher de ses amis.
« Ç’a été un choc. J’ai dû faire un deuil de mon travail et de la région, mais je ne peux pas m’apitoyer sur mon sort », dit celle qui aurait aimé rester près de Mont-Tremblant. « Mont-Tremblant et Saint-Jovite sont rendus plus pour les touristes que pour les locaux », ajoute la cinquantenaire. Elle déplore que cette situation problématique se fasse au détriment des locaux.
« On ne donne pas d’importance aux gens qui ont créé et bâti la région. Avant le tourisme et etc., c’était le local qui faisait vivre la région » – Chantal Huneault
Avec un chien
Valérie Laplante, 52 ans a vendu sa maison il y a quelques années à Val-Morin. En 2018, elle s’est trouvé un logement à Sainte-Agathe-des-Monts à 925$ par mois qu’elle paie maintenant 1300$ pour la même période. Lorsque la clause F du bail est cochée, un propriétaire peut augmenter les loyers comme bon lui semble pour les cinq années suivant la construction d’un immeuble à logements.
Mme Laplante souhaitait trouver un nouveau domicile où sa fille pourrait venir habiter avec son chien. Ce dernier aspect est bien important et leur a causé de nombreux refus. « Les propriétaires ont le choix », dit-elle.
Tout de même, elle ne peut éponger une plus grande hausse de loyer. «Si le logement prend le ¾ du budget, on n’aura plus d’argent pour manger. Ça ne marche pas non plus», concède-t-elle.
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