Abolition de la police municipale
Les policiers de Mont-Tremblant reçoivent un nouveau soutien
Une pétition de plus de 1500 signataires a été déposée le 9 juin à l’Assemblée nationale en faveur de la tenue d’un référendum sur l’abolition de la police municipale.
C’est la deuxième pétition demandant une telle consultation populaire sur l’avenir de la police municipale à Mont-Tremblant. La première, comptant environ 1800 noms, avait été déposée en novembre à une séance du conseil municipal. Forte de ces appuis, la Fraternité des policiers de la Ville de Mont-Tremblant revient à la charge pour demander aux élus de ne pas laisser ses membres plus longtemps dans l’incertitude.
« C’est une décision purement politique, soutient Éric Cadotte, secrétaire du syndicat. S’il n’y a pas de référendum sur la question, c’est sûr qu’aux élections municipales, ce sera un enjeu électoral. Ce serait dommage de juger un élu sur un seul dossier quand il compte 20 ans de vie politique municipale. »
Il ajoute que selon lui, l’argument évoqué par le conseil pour justifier sa décision d’abolir la desserte, soit des économies pour les contribuables, est de la poudre aux yeux.
« À mes yeux, c’est on ne peut plus clair: pas de conflit avec le syndicat, pas de changement de desserte. À mes yeux, ça fait un plus un. »
-Éric Cadotte, secrétaire de la Fraternité des policiers
Le président de la Fraternité, Serge-Alexandre Bouchard, abonde dans le même sens. « C’est un conflit de travail qui est à la base de tout ça », soutient-il.
Réaction de la Ville
Interrogée sur les revendications des policiers et des citoyens qui ont signé les pétitions dans ce dossier, la Ville a répondu par courriel que « le conseil n’entend pas revenir sur sa décision, laquelle a été prise dans l’intérêt public afin d’obtenir la meilleure desserte policière possible pour répondre aux besoins spécifiques, actuels et futurs de la ville, et ce, au moindre coût. Le conseil ne formulera aucun commentaire sur ce sujet tant que la décision ne sera pas prise par le ministère de la Sécurité publique, ce que nous espérons dans les meilleurs délais possibles. »
Du côté du ministère en question, également questionné par L’info du Nord sur où en est le processus décisionnel dans ce dossier, on se borne à dire que « la demande de la Ville de Mont-Tremblant est actuellement en cours d’analyse. La Loi sur la police prévoit une série d’étapes quant à la prise de décision à l’égard d’une demande d’abolition d’un corps de police. Le processus suit son cours. »
La Fédération derrière les policiers
La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ), qui défend notamment les intérêts des policiers de Mont-Tremblant à l’échelon provincial, appuie également la tenue d’un référendum pour régler, une fois pour toutes, la question de la desserte.
« Il n’y a rien de plus démocratique que de remettre entre les mains de la population une décision controversée, soutient son président, François Lemay. Les citoyens doivent être consultés, que ce soit par un référendum ou avec une élection référendaire. »
Il ajoute que « dans le débat en cours présentement au Québec sur comment la police travaille, ce qu’on entend des manifestants, c’est qu’ils veulent une police de proximité. La police de proximité, on l’a déjà à Mont-Tremblant, c’est ce qu’on va perdre si on va à la SQ. C’est quand même un peu ironique. »
Selon lui, avec le dépôt prévu du Livre vert sur la police qui risque de changer en profondeur ce milieu à l’échelle du Québec, il vaut aussi bien attendre avant de prendre la décision d’abolir un corps de police municipale.
« Présentement, il y a un système à deux vitesses au Québec. Il y a la SQ, financée à 50% par la province et 50% par les villes, et les polices municipales, qui sont financées à 100% par les villes. Ce qu’on prône, pour avoir une équité entre les deux, c’est l’instauration par la province d’un financement de base des corps policiers municipaux. Si on va dans cette direction dans le Livre vert, les économies qui sont avancées par le maire pour justifier l’abolition deviennent caduques. Il n’y aurait alors aucun intérêt à aller vers la SQ, tant pour la population que pour les policiers en poste présentement », conclut-il.
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