Chronique no. 4 d’une série de 5
Sur les traces de Fourchu, Adrienne et Galuzot
Commandité par le Parc national du Mont-Tremblant
De 2015 à 2018, le parc national du Mont-Tremblant menait une vaste étude afin de mieux connaître les grands canidés fréquentant son territoire. Plusieurs d’entre eux ont été suivis à l’aide de colliers émetteurs…
Un loup pris au piège
Par une chaude nuit d’août 2016, un loup mâle adulte arpente les environs du lac de la Fourche, dans le secteur de la Diable. Alors qu’il se dédie à la recherche de proies potentielles, l’animal sent un objet étrange se refermer sur l’une de ses pattes avant. Le voilà soudainement fermement retenu par un piège à patte fixé à une chaîne. Ce n’est pas douloureux, mais il est impossible de s’en dégager! Le lendemain matin, il recevra la visite d’étranges bêtes à deux pattes… des humains! Cela dure tout au plus 20 minutes et après quelques prises de données, un objet particulier est installé autour de son cou. Dès qu’il est libéré, notre loup détale à toute vitesse.
Il ne le sait pas, mais il vient d’être nommé « Fourchu » par l’équipe de recherche, en référence au lac près duquel il a été capturé. À ce moment précis de son existence, il pèse plus de 26 kg et arbore un pelage fauve. Le collier émetteur qu’il portera pendant un an servira à étudier le comportement des canidés sur le territoire du parc.
L’animal reprend rapidement ses activités habituelles. Sa meute et lui habitent la portion sud-ouest du parc national, sans doute la plus fréquentée par les visiteurs. Il sera aperçu à quelques reprises sur les routes des environs dans les années suivantes et semblera présenter une certaine tolérance envers ces structures humaines. Malheureusement, c’est probablement cette familiarité qui causera sa perte, puisqu’il trouvera la mort lors d’une collision avec un véhicule en juin 2019, à l’extérieur du parc…
Un couple suivi pas à pas
Dans un tout autre secteur du parc, une louve de près de 20 kg revient au site de rendez-vous après une petite absence inattendue. Comme son partenaire Galuzot quelques jours plus tôt, Adrienne est maintenant équipée d’un collier émetteur. Une occasion exceptionnelle pour les chercheurs : suivre à la loupe les déplacements du couple reproducteur d’une meute!
Les précieuses données transmises par ces colliers ont permis de déterminer qu’Adrienne et Galuzot avaient eu une portée de louveteaux au printemps suivant. Chez le loup, la femelle met bas dans une tanière, endroit particulièrement sensible au dérangement humain. Puisque celle-ci est maintenant localisée pour cette meute, les activités et les aménagements possibles à proximité y sont restreints, et ce, en accord avec le nouveau plan de protection des loups du parc. Nos données indiquent que les deux loups auraient également utilisé la tanière l’année suivante.
Grâce à son étiquette à l’oreille, nous savons que Galuzot a été piégé à l’extérieur du parc à l’automne 2018. Les accidents routiers, le braconnage, la chasse et le piégeage représentent les causes de mortalité les plus importantes chez les loups de notre région. Existe-t-il des solutions pour mieux protéger ces grands prédateurs? Surveillez notre chronique finale sur le sujet pour le savoir!
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Dans le cadre de sa mission de conservation, le parc national du Mont-Tremblant sollicite les citoyens des municipalités périphériques afin de les sensibiliser à l’importance de protéger le loup, grand prédateur essentiel à la santé des écosystèmes. De récentes études ont démontré que toutes les meutes de loups du parc utilisent aussi l’extérieur du territoire afin de combler leurs besoins, les rendant beaucoup plus vulnérables aux différentes menaces anthropiques. Pour en savoir plus, consultez le www.sepaq.com/pq/mot/loups
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