Pour mieux connaître les dessous du trappage
Récemment, l’Association régionale des trappeurs de Laurentides-Labelle (ARTLL), immatriculé en 1995, tenait un atelier visant à mieux valoriser le métier et initier les nouveaux venus. L’occasion se présente bien pour s’entretenir avec le président de l’organisme, Raymond Roy.
M.Roy, trappeur depuis des décennies, ne se gêne pas pour signifier que des trappeurs ne pratiquent pas le métier de la bonne façon. Certains placent des pièges aux mauvais endroits dans un ruisseau, dans un barrage, au point que parfois des dégâts arrivent et on ne peut pas responsabiliser le castor.
« Par exemple, la crique de la Montée Berthelette à Rivière-Rouge. Deux fois le même été que l’on a eu des problèmes », remarque M. Roy en conversation avec L’info.
L’activité du 4 mai a attiré une cinquantaine de trappeurs et trappeuses de la région immédiate de Rivière-Rouge et Nominingue, mais aussi de Papineauville, Trois-Rivières et Maniwaki. Sur cet important lot de participants, M. Roy affirme que 20 étaient de la région. Une autre vingtaine étaient des femmes. « Les femmes trappent comme les hommes et elles sont bonnes! Elles trappent souvent en couple, comme pour la chasse», ajoute-t-il.
82 municipalités
Le territoire que dessert l’ARTLL est immense : de la région de Sainte-Thérèse en passant par Grenville-sur-la-Rouge, en remontant par Huberdeau, Rivière-Rouge, Ferme-Neuve et Grand-Remous, l’organisme a 140 trappeurs pour les 82 municipalités et villes avec qui elle fait des affaires.
« Ce sont évidemment les municipalités qui nous appellent et je leur recommande toujours un trappeur de leur région. Souvent, parce qu’il est familier avec le secteur, le terrain, et il sait bien faire son travail. J’ai d’ailleurs une liste de 140 trappeurs en ce moment. Notre liste comptait jusqu’à 225 », souligne M. Roy.
L’activité de trappage s’étend sur l’année pour les animaux comme le castor, le raton laveur et la marmotte, ajoute le trappeur.
« Beaucoup de gens nous joignent pour le renard, mais ce n’est pas permis à moins qu’il soit dangereux. C’est du cas par cas, vraiment. »
Ces pièges qui font mal
À la question s’il était bien de placer un affichage correct pour avertir les gens que des pièges sont tendus dans un secteur, question de protéger des animaux domestiques ou l’être humain, la réponse de Raymond Roy est claire.
« Nous en posons, mais les gens contre le trappage les enlèvent… Mais les camoufler, c’est loin d’être la meilleure solution, vous savez? Alors que nous respectons la réglementation en vigueur, je crois que certains propriétaires d’animaux domestiques devraient faire de même et prendre en considération la réglementation municipale qui demande souvent d’avoir le chien en laisse. Vous savez, on a beau être près de sa bête sans laisse lors d’une promenade, mais, si soudainement l’animal prend le champ et que l’on se trouve à 10 ou 20 mètres de lui, tout peut arriver. Et c’est franchement regrettable quand l’un d’eux est dans un piège », déplore le président.
Pas le choix de trapper
Raymond Roy assure que parfois il faut en venir à trapper l’animal quand il est prévisible de voir les dommages qu’il va causer ou s’il y a déjà des dommages. Une « dam » de castor, comme dit le trappeur.
« J’adore le castor, l’animal, ne vous trompez pas. Par contre, ses barrages, ou lorsqu’il bloque un ponceau, les dommages sont souvent importants et il faut les prévenir le plus possible.»
Le président de l’ARTLL ajoute que généralement, quand le trappeur installe des pièges, les citoyens sont alertés, souvent par la municipalité qui l’engage.
« Sinon, ce n’est pas notre faute si le message ne passe pas », conclut Raymond Roy.
L’association en quelques mots
L’ARTLL procède aussi au réseautage entre les piégeurs gestionnaires de la faune, les propriétaires, et pour les organismes gouvernementaux, municipalités, entreprises reliés au piégeage humanitaire de déprédation. Elle forme ses membres à la gestion des animaux à fourrure, la mise en marché. Voir à donner la formation obligatoire pour l’obtention du certificat de piégeur professionnel, piégeage humanitaire.
Une partie des trappeurs et trappeuses réunis en forêt lors d’un atelier tenu par l’Association régionale des trappeurs de Laurentides-Labelle (ARTLL) le 4 mai dernier.
Photo gracieuseté ARTLL
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