Chronique historique
Le pont Prud’homme, un patrimoine à conserver
Un chaland, l’été, et le pont de glace, l’hiver, c’est accommodant pour traverser la rivière du Diable mais un pont de bois serait tellement plus pratique!
Dans cette perspective, des riverains des deux côtés s’unissent et signent une requête écrite présentée par Herménégilde Labelle pour inciter les municipalités concernées à envisager cette solution. Ces « intéressés » soulignent qu’il y va du maintien de la fabrique de fromage et de l’école, toutes deux situées du côté ouest (Brébeuf) mais utilisées aussi par les habitants de la rive est. D’ailleurs, ces derniers paient pour l’entretien de l’école et y envoient leurs enfants.
Suite à cette démarche, le 14 août 1918, Georges Dury est assermenté comme surintendant spécial nommé par le conseil du comté de Terrebonne. Il est chargé de faire un rapport complet au sujet de ce projet de pont après avoir tenu une assemblée publique et avoir pris connaissance des lieux visés par cette construction. Après son étude, un rapport positif est déposé le 11 septembre et verbalisation est donnée concernant les travaux de construction et d’entretien. Un délai de six mois est alloué pour la réalisation de l’ouvrage qui sera situé « juste au milieu du lot 88 ».
Coût et travaux
Le coût de la construction s’élève à 6000$, réparti entre les propriétaires, les deux municipalités et le gouvernement. D’après Gaston Gervais, le bois d’épinette utilisé provient d’une coupe au pied du Mont-Tremblant, acheminé du lac Tremblant via la petite rivière Cachée et La Diable jusqu’à Saint-Jovite où il est scié selon les plans puis remis à l’eau jusqu’à sa destination. Le pont est réalisé en seulement six semaines, grâce à la corvée organisée par les cultivateurs du coin qui ont hâte de profiter de ce progrès majeur. Les travaux s’effectuent, sous la supervision de Bernardin Durocher, de la première semaine d’octobre au 11 novembre 1918, jour même de l’Armistice, nom qui lui sera attribué d’emblée.
Avant son nom définitif, le nom du pont avait déjà été changé pour pont David. C’était pour honorer Athanase David, député libéral du comté de Terrebonne de 1916 à 1919 et nommé ministre et sénateur par la suite.
Nom officiel
En 1957, Fernando Paquette, maire de la municipalité de Saint-Jovite (1953 à 1978), obtient un octroi du gouvernement provincial pour refaire le tablier du pont. Au moment de ces travaux, le pont est rebaptisé « pont Prud’homme ». En plus, d’être le nom d’une famille pionnière de Brébeuf, il souligne l’implication d’Alphonse Prud’homme pour l’épandage de neige afin de permettre le passage des traîneaux l’hiver et pour l’entretien général du pont.
Déclaré patrimoine culturel par la MRC des Laurentides en 2013, le pont Prud’homme est aussi cité comme bien patrimonial par la municipalité de Brébeuf en juin 2019. Plus que centenaire, ce précieux bâtiment est un bel héritage à conserver!
Société du patrimoine SOPABIC
Pour plus d’informations, vous adressez à la Société du Patrimoine SOPABIC.
1875, chemin du Village, bureau 201, Mont-Tremblant J8E 1K4
Tél : 819-717-4224 et laisser le message, on vous rappellera
Site web: sopabic-patrimoine.org
Courriel : sopabic1@gmail.com
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