Un Marathon canadien de ski de fond à la maison
Alors que le rideau tombe sur l’édition 2021 du Marathon canadien de ski de fond, qui s’est déroulé exceptionnellement cette année de façon virtuelle, plusieurs participants qui l’ont fait dans notre région ont voulu s’exprimer.
Le Marathon canadien de ski de fond (MCS) est la plus longue et la plus ancienne randonnée de ski de fond de l’Amérique du Nord. Inspiré des parcours en forêt tracés par le légendaire Herman « Jackrabbit » Smith-Johannsen, pionnier du ski de fond au Canada, il ne s’agit pas d’une course. Chaque participant tente de relever le défi de faire une randonnée pouvant aller de 12 à 160 km durant une fin de semaine.
Il se déroule traditionnellement en Outaouais, mais dans les dernières années, le parcours le plus long (160 km) débute maintenant à Mont-Tremblant pour se rendre à Montebello, puis de Montebello à Lachute. Toute une organisation se trouve derrière l’événement et permet d’offrir des services aux participants.
Or, cette année, COVID-19 oblige, il a fallu repenser le tout en mode virtuel. Chaque participant pouvait donc accomplir une randonnée dans sa propre région, en autant qu’il s’inscrivait et remplissait les critères d’une des catégories (voir l’encadré à la fin du texte).
Étant donné le contexte différent cette année, la distance demandée dans la catégorie Coureur des Bois a cependant été diminuée. Ceux qui concourraient dans la sous-catégorie Bronze faisaient 50 km de ski de fond en une journée, ceux dans la sous-catégorie Argent faisaient 50 km par jour sur deux jours d’affilée (donc total de 100 km en 2 jours) et ceux dans la sous-catégorie Or faisaient deux fois 50 km avec une nuit dehors et un sac à dos à traîner.
Cette réduction de l’objectif en a incité plusieurs à tenter l’aventure et a ramené certains participants qui avaient pris une pause depuis quelques années. L’info du Nord a parlé à trois d’entre eux.
Sylvie Beauchamp de Mont-Tremblant
Mme Beauchamp était une habituée du MCS à une certaine époque, mais depuis 14 ans, elle n’avait pas renouvelé l’expérience. « Je pensais y revenir depuis quelque temps, confie-t-elle, alors quand j’ai vu que c’était possible de le faire dans sa région, j’ai sauté sur l’occasion. Mon garage se trouve tout près de la piste La Villageoise, je peux donc partir de la maison pour commencer mon marathon. »
Elle a fait la randonnée Or les 20-21 février et a pu dormir à la belle étoile sur son balcon avant de repartir le lendemain matin. La première journée, elle a surtout fait Le P’tit Train du Nord, allant jusqu’à l’entrée de Saint-Faustin avant de revenir en faisant une boucle par le lac Mercier. Puis, le lendemain, elle l’a fait sur les pistes La Villageoise, Château puis au Domaine Saint-Bernard.
« C’est une opportunité qu’on a, au Québec, c’est le seul endroit qu’on peut faire une activité de ce genre », dit-elle. Elle avoue que le faire cette année lui a remémoré de beaux souvenirs et elle pense le refaire l’an prochain, surtout qu’elle n’a jamais eu l’occasion de faire le nouveau parcours Mont-Tremblant/Montebello. « J’y vois une belle promotion du sport. Je suis contente que l’organisation l’ait propulsé cette année encore malgré la COVID-19 », confie-t-elle.
Pascal Aubry de la Rive-Sud de Montréal
M. Aubry est un habitué du MCS dans sa formule classique. Cette année, il y participait pour une sixième fois, et pour la 2e fois dans la catégorie Or. L’ayant déjà fait à 80 km par jour avec un poids sur le dos, il avoue que « le 30 km de moins cette année, il a fait une méchante différence! ».
C’est dans la région de Mont-Tremblant et Labelle qu’il a relevé le défi, accompagné de son ami Bernard Brault. Son plus grand coup de cœur a été le Domaine Saint-Bernard, qu’il empruntait pour la première fois. « J’ai vraiment trouvé que c’étaient de belles conditions avec un bon dénivelé », confie-t-il. Il veut refaire le MCS l’an prochain, mais en « présentiel ».
Philippe Ouimet de Mont-Tremblant
M. Ouimet n’avait quant à lui jamais participé au Marathon avant, comme c’était virtuel, il a décidé de participer. Il a choisi la distance demi-marathon, donc 45 km en une seule journée, qu’il a accompli le dimanche 21 février.
« Je voulais faire tout le domaine skiable sur le territoire de Mont-Tremblant en un jour, ça fait 63 km en tout, confie-t-il. Ça fait 15 ans que je skie ici, mais cette fois, comme le temps n’était pas un facteur, j’ai eu envie de refaire des pistes que je n’avais pas faites depuis 10 ans. »
Il a donc parcouru Mont-Tremblant en long et en large, de La Villageoise au golf Le Maître, du P’tit Train du Nord au golf Le Géant, en passant par le Domaine Saint-Bernard. La randonnée a duré 6 heures et 50 minutes au total, entrecoupée de courtes pauses.
« Le slogan du Marathon, c’est: « Ce n’est pas une course, c’est une aventure. » Le slogan est vrai, c’était inoubliable. »
-Philippe Ouimet
Il dit être content d’avoir pu le faire dans sa propre région en raison de la COVID-19, afin de « rendre hommage à tous ceux qui travaillent pour nous offrir des pistes de qualité ». Il n’exclut pas de peut-être faire la randonnée « traditionnelle » dans les années à venir si cela correspond à son agenda, car il fait déjà des triathlons et pentathlons d’hiver.
À propos du Marathon canadien de ski
Le MCS compte différentes catégories: la catégorie Randonneur est la plus populaire et la moins contraignante. Elle permet de choisir son propre marathon et de skier une journée ou les deux, faisant une section ou le plus possible.
Il y aussi la catégorie Demi-Marathon, pour ceux qui veulent faire plus qu’une section, mais ne se sentent pas prêts à parcourir les 160 km en entier, et la catégorie Coureur des Bois qui représente le défi hivernal ultime. Il s’agit de parcourir 160 km pendant en deux jours, soit les dix sections qui composent la piste de ski de fond classique. Cette catégorie compte trois sous-catégories : Or, Argent et Bronze.
-Chaque sous-catégorie implique de nouveaux défis qui augmentent le niveau de difficulté.
-La catégorie Bronze demande de parcourir les 160 km pendant les deux jours de l’événement. Il n’y a pas d’exigence relative au poids transporté ou à l’endroit où vous passez la nuit.
-Pour l’Argent, on ajoute une difficulté qui est de transporter un sac pesant au moins 5 kg.
-Pour l’Or, le plus haut niveau, les participants doivent non seulement parcourir les 160 km du MCS, mais ils doivent transporter tout le nécessaire (dans un sac à dos pesant au moins 5 kg) pour dormir dehors en camping.
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