Y a-t-il un accent des Laurentides?
On dit souvent que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Suivant la même philosophie, on pourrait dire que l’accent est dans l’oreille de celui qui entend.
Les gens des Laurentides ont connu une évolution de leur accent. Coloniser à la base par des gens de la côte de Beaupré, près de Québec, la région devait certainement, à ses tout débuts, avoir l’accent de Québec. La proximité de Montréal et l’arrivée de colons venant de l’île Jésus et ses environs, à la fin du 18e siècle, a sûrement, toutefois, teinté le langage de ces premiers arrivants.
Par la suite, les Hautes-Laurentides ont surtout été colonisées par ces descendants des premiers colons de la région, ainsi que des gens de la Rive-sud et de Montréal. Puis, avec le train, les échanges avec Montréal ont pris de l’ampleur, tant et si bien qu’aujourd’hui, on ne fait pas la distinction entre un Agathois ou un Montréalais au niveau de l’accent.
Néanmoins, certaines expressions colorées demeurent et rappellent, peut-être, un passé plus lointain où les Laurentiens vivaient en vase clos. En voici quelques-unes qui peuvent surprendre.
12 expressions entendues dans les Laurentides
-Pogner le clos: effectuer une sortie de route
-Pogner l’endormitoire: avoir une soudaine envie de dormir
-Les chiens ne font pas des chats: les enfants ressemblent à leurs parents
-On est dans le bardas: la maison est en désordre
-Je suis tout mélaillé: je suis tout mélangé, perdu
-J’en ai une barge pis un voyage: j’en ai une grande quantité
-Je me suis fait emberlificoter: je me suis fait avoir
-Une bougrine: un veston ou une veste
-Des vaisseaux: des chaudrons
-Une bombe: une bouilloire
-Un side-boat: un buffet
-Faut ben mettre du beurre sur nos patates: il faut travailler pour vivre décemment