L’une des théories aujourd’hui acceptée par la plupart des amateurs de jazz suggère que cette musique serait née en Nouvelle-Orléans à l’orée du XXIe siècle. Et pourtant, l’un des plus grands festivals de jazz se déroule à Montréal, au Canada.
Regard sur le Festival de Jazz de Montréal et l’empreinte culturelle de l’événement sur la métropole québécoise…
L’influence sur la Place des festivals
La Place des festivals, en bordure de la rue Jeanne-Mance au centre-ville de Montréal, est devenue au fil des années le point de ralliement des artistes jazz, des Montréalais et de visiteurs du monde entier. Le “Jazz Fest” est l’un des premiers événements culturels à s’imposer dans ce qui est aujourd’hui le Quartier des spectacles. Déjà, une transformation s’opère et incite le remodelage de la zone géographique, influence le style architectural des bâtiments en construction.
Les premières activités se déroulent sur l’île de Sainte-Hélène, en 1980. Ce n’est qu’ensuite, en 1982, qu’elles sont relocalisées au sud du Quartier latin, au cœur du Montréal culturel d’aujourd’hui.
La multiplication des scènes extérieures s’observe autour de la Place des arts (PDA). Cette salle de spectacle s’érige comme institut d’art et ses retombées sur le quartier en font un élément incontournable du Montréal artistique et touristique. Un réseau se tisse autour de PDA et de nombreuses autres salles de spectacle se rallient au pôle culturel que nous connaissons maintenant.
Les influences au sein même du style musical
Les changements qu’a connus le Jazz se sont faits de façon à la fois continue et radicale. Son évolution reflète une superposition de styles et d’influences externes.
À titre d’exemple, au cours des années 1950, la musique jazz était perçue comme une musique de chambre. La décennie 1960, quant à elle, a été marquée par l’influence du rock et du R&B, dont a découlé des styles de jazz fusion. Les innovations technologiques et les pressions sociales sont souvent responsables des mutations, et le jazz n’y fait pas exception. Le début du XXIe siècle est marqué par la montée en popularité du jazz. Le style musical ne cesse de gagner du terrain, au point même où il en vient à occuper une place prépondérante dans les programmes de formation au sein des collèges et des universités canadiennes. L’engagement de Ménard et de son partenaire d’affaires Alain Simard dans le développement de la scène jazz dans la métropole est né dans le blues et a poursuivi son évolution vers une fusion partielle avec le rock, dont Miles Davis représente une des têtes de proue. Les mélomanes d’ici et de partout ailleurs ont cherché à repousser les limites de l’impossible, toujours en quête de nouvelles sonorités. Dans les années 80, un mouvement néo-traditionaliste est porté par le trompettiste jazz Wynton Marsalis, dont on se souvient pour ses envolées classiques.
Finalement, un jazz culturel au cœur d’une métropole
Ménard, cofondateur du Festival international de Jazz de Montréal, aurait d’abord été un acteur de l’organisation de concerts blues au centre-ville avec son partenaire d’affaires, Allain Simard. Si on considère donc le jazz dans ses débuts au Québec, déjà le métissage des rythmes et la fusion des genres étaient donc au rendez-vous.
Malgré un essor assez fulgurant et une popularité monstre, le jazz et sa transmission continuent de reposer en grande partie sur l’oralité – n’avons-nous pas mentionné d’emblée les pages blanches qui taisent encore aujourd’hui les origines du jazz? Les musiciens développent leurs habiletés en pastichant Thelonious Monk, John Coltrane, Louis Armstrong, Miles Davis… Si vous connaissez un peu de jazz et la musique en général, vous comprendrez que cet état de mouvance perpétuelle est au cœur même de ce qu’est l’expression musicale et notamment l’expression du jazz; les artistes s’approprient un style et le personnalisent, et ainsi contribuent au développement du Jazz.
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