Une forêt pour deux pianos : nature et musique en harmonie
Dans le cadre des Journées de la culture qui se tiendront du 27 au 29 septembre, la ville de Mont-Tremblant accueille le pianiste compositeur autodidacte Roman Zavada, qui viendra présenter son tout nouveau spectacle Forêt pour deux pianos à la salle de l’église du Village.
Qui est Roman Zavada ?
Ukrainien par son père et Saguenéen par sa mère, Roman est né à Montréal. L’album instrumental Forêt pour deux pianos est son quatrième. Il se définit comme « un pianiste de terrain qui compose une musique immersive en installant ses pianos à l’extérieur pour capter des atmosphères naturelles. »
Un concept original
M. Zavada explique : « C’est arrivé par hasard. J’avais fait un shooting photo il y a quelques années avec un piano droit qu’on avait mis dans la forêt. Ce projet n’a jamais vu le jour, mais je jouais souvent sur ce piano alors j’ai décidé de l’utiliser pour un nouveau projet. Ensuite, j’ai voulu pousser plus loin et j’ai ajouté un piano à queue pour voir comment il réagirait. »
Le compositeur explique que c’était expérimental au début, mais qu’à force de pratiquer et composer sur ce piano, il a créé un album. Environ deux ans se sont écoulés entre le début de l’expérience et son aboutissement.
Deux pianos enracinés dans les bois
Les pianos ont évolué au fil des saisons à cause des changements de température, des taux d’humidité : « Ils sont juste protégés par une bâche et ça arrive que l’eau s’infiltre, surtout à la fonte des neiges. L’important, c’est que le mécanisme interne reste intact… »
Zavada développe : « C’est surprenant, mais le piano reste assez bien accordé. » Il ajoute que le but de cette expérience était de « prendre le piano comme il est sans chercher forcément la perfection. » D’ailleurs, après deux ans, les instruments s’enfoncent un peu dans le sol et accueillent les petits animaux ou les fourmis qui s’y réfugient.
Enregistrer en pleine forêt
Pour ses prises de son, Roman Zavada dispose d’un système lui permettant la plus grande autonomie possible : « À l’extérieur, on ne peut décider à l’avance du moment où on pourra enregistrer. Le vent est le pire ennemi des micros. Ou le matin à cinq heures et demie, il y a trop d’oiseaux qui gazouillent. »
Aboutissement de l’album
Huit musiciens se sont ajoutés sur la version finale de l’album et leurs parties respectives ont été enregistrées dans un studio professionnel. Ce n’est pas parfaitement accordé, mais la magie opère, offrant une expérience musicale unique et vaporeuse.
Les captations en forêt n’ont pas été retouchées, le but étant d’entendre les imperfections : « C’est tout à fait voulu et assumé, même si c’est à contre-courant de ce qu’on entend d’habitude. » D’ailleurs le musicien se questionne : « Est-ce que c’est vraiment ça, la musique ? La perfection, les partitions ? Est-ce que prendre ce que l’instrument nous donne avec son âme et sa condition a moins de valeur ? »
Créer dans les endroits inusités
Le compositeur explique que c’est important pour lui d’innover, d’oser faire les choses différemment, tout en restant dans un registre mélodique et appréciable par son public. « Créer dans des endroits inhabituels m’a toujours interpellé. Cet album est une plongée dans mes sentiments les plus profonds et invite à réfléchir sur l’essence de la beauté. »
Il ressent le besoin de pousser le concept encore plus loin et, sans trop s’avancer, confirme qu’il y aura une suite, créée à partir d’échantillonnages sonores. Il semble enthousiaste en imaginant les sons qui sortiront du piano et se réjouit de ce « laboratoire extraordinaire de création, » mais ne sait pas quand débutera ce projet : « C’est le piano qui me dira quand il sera prêt ! »
Sur scène, le compositeur est seul avec un piano à queue, deux claviers et son ordinateur. Il travaille aussi avec des transitions lumineuses et de la projection sur plusieurs matériaux. Sa performance à Mont-Tremblant représente le coup d’envoi de ce nouveau spectacle dans lequel il se dévoile au public avec une mise en scène visuelle.
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