Ginette Lévesque: Une autrice au cœur de l’Histoire

Publié le 3 septembre 2021 par In Médias

C’est en 2011 que Ginette Lévesque décide de reprendre la plume à la suite du décès d’une amie et de pratiquer le métier d’autrice à temps plein. Cette année, l’autrice publie son roman "La Racine de l’être" dans lequel le personnage principal revisite le passé de ses ancêtres Malécites.

À travers son roman La Racine de l’être, l’autrice Ginette Lévesque s’intéresse au trauma collectif que vivent encore aujourd’hui les descendants de membres des Premières Nations. (Photo gracieuseté)

Aujourd’hui à la retraite, Ginette Lévesque passe le plus clair de son temps à écrire, se questionner et revisiter des pans de l’Histoire du Québec. « Je trouve des résidences d’écriture dans la nature pour avoir une vraie bulle pour écrire. Souvent, je débute l’écriture durant l’été et je la termine à la fin de l’automne, lorsque nous sommes plus cloisonnés dans nos maisons », explique l’autrice qui affectionne particulièrement la région de Mont-Tremblant dans laquelle se trouve sa résidence secondaire.

Une histoire de famille

D’une belle sensibilité, Mme Lévesque se considère comme une éternelle nostalgique. Sa passion pour la généalogie s’est développée il y a quelques années maintenant et c’est à travers le passé de sa propre famille qu’elle a décidé de se pencher sur le sort longtemps réservé aux Premières Nations dans la province:

« En fait, autant du côté maternel que du côté paternel, j’ai des racines autochtones qui remontent à très loin dans les générations, raconte Ginette Lévesque. J’ai décidé de me concentrer sur l’histoire de ma famille paternelle parce que j’avais une arrière-grand-mère qui faisait beaucoup parler d’elle. J’ai fait plusieurs recherches généalogiques sur l’époque et aussi sur le mode de vie de ce peuple-là. C’est vraiment en tombant sur une de ses photos que j’ai fait le choix d’en faire un roman. C’est mon inspiration première. »

« Je me suis questionnée sur l’impact que l’exclusion des Malécites de leurs propres terres à l’arrivée des colons a eu sur les générations suivantes. Il y a définitivement un trauma collectif qui s’est transmis, et avec ce trauma les problèmes de violence, d’inceste et d’alcoolisme par exemple. »-Ginette Lévesque

La Racine de l’être met en scène une procureure de l’enfant à la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec, Geneviève Pelletier, qui fera une rencontre percutante qui l’amènera à retourner sur les traces de ses ancêtres autochtones. Qu’ont vécu les femmes venues avant elles et comment ont-elles réussi à s’en sortir? « Je voulais vraiment démontrer que les malaises et les non-dits se transmettent de génération en génération », affirme l’autrice.

Faire acte de réparation

Au-delà des traumatismes vécus par ses ancêtres, Ginette Lévesque tente d’entamer une certaine réparation et souhaite avant tout mettre en lumière la vérité sur cette époque sombre de notre histoire. Pour elle, cette réparation passe avant tout par l’un des enjeux majeurs dont elle a choisi de parler cette année dans son roman, soit les violences faites aux femmes.

L’écrivaine se fait un point d’honneur de remettre, à la publication de chacun de ses romans, une partie des profits à l’organisme de son choix. Elle ne fait pas exception cette fois-ci: une partie des profits du livre La Racine de l’être seront remis à la Maison le Mitan, située à Blainville. C’est une maison d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants.

« Pour exprimer ma philosophie de vie, je reprendrais la citation de Michel Noël dans son livre Splendeurs amérindiennes: “Peu importe où tu traces ton chemin, marche toujours dans ton cœur, c’est le sentier de l’amour et de la vérité. C’est le seul chemin valable qui te mènera au bout de toi-même”. C’est ce chemin que je m’efforce de suivre », conclut l’autrice.

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