Par Louise Royer et Nikola Todorovic.

Il est en effet le premier poupon à recevoir le sacrement du baptême par cet ecclésiastique nouvellement curé de la paroisse Sacré-Cœur-de-Jésus. Signe divin ou non, l’histoire fera de ces deux hommes ayant à cœur leur communauté et l’environnement, des incontournables du développement touristique local.

À l’époque de son enfance, le territoire de Mont-Tremblant n’est pas encore développé. La région est pauvre, l’éducation des jeunes reste sommaire et les opportunités rares. Plus rares encore sont les personnes qui savent s’en accaparer. André Sigouin en fait partie.

Comme « bagagiste » à la gare, André a l’occasion de rencontrer des villégiateurs saisonniers du Lac-Tremblant pour lesquels, son père, François Sigouin, et lui-même construiront des chalets et les entretiendront par la suite.  André tissera notamment des liens avec le couple Dittmar qui lui enseigne à parler et à écrire l’anglais.  Une chance inouïe pour un jeune de l’époque.

André développe aussi de l’intérêt pour sa jeune municipalité fondée en 1940 grâce aux efforts du curé Deslauriers. Il est d’abord nommé secrétaire-trésorier de 1957 à 1962 pour ensuite en devenir l’un des conseillers. Après une absence de quelques années, il revient à la table du conseil en 1977, cette fois en tant que maire. En tout, André Sigouin complétera six mandats consécutifs comme maire de la municipalité jusqu’à la création de la Ville de Mont-Tremblant, suite à la fusion de 2000.

En tant que maire, il ne cesse de prendre position contre un développement effréné de sa municipalité susceptible de menacer son patrimoine écologique jusqu’à approuver l’achat du Domaine Saint-Bernard afin d’en assurer la pérennité.   Il tient à protéger le milieu de vie et le caractère de villégiature de sa municipalité.  Il imposera un cadre règlementaire au développement de la station de ski, suite à l’acquisition par Intrawest. À sa dernière année comme maire, il se prononcera contre la fusion forcée de sa municipalité afin de préserver la maitrise d’un aménagement fidèle aux enjeux propres de son territoire.

André Sigouin décède à l’âge de 92 ans le 9 septembre 2021.  Il aura résidé toute sa vie dans sa maison juchée à l’entrée du village, cette bâtisse brune aux contours de fenêtres rouges. Son décès marque la fin d’un grand pan de notre histoire et la perte d’une figure importante pour sa municipalité et celle de Lac-Tremblant-Nord. Nous nous souviendrons de sa grande connaissance de son territoire et de son amour pour lui.

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