Les premières nations dans les Laurentides
Pendant longtemps, les livres d’histoire ont acclamé le rêve du curé Labelle : un royaume à coloniser et une société à bâtir en effaçant les traces des Premières Nations dans l’histoire.
Par Philippe Aubry
Pendant longtemps, les livres d’histoire ont acclamé le rêve du curé Labelle : un royaume à coloniser et une société à bâtir en effaçant les traces des Premières Nations dans l’histoire.
Aujourd’hui, grâce à la tradition orale et aux fouilles archéologiques, l’histoire des Anishinabeg, cette nation nomade vivant dans les Laurentides et l’Outaouais depuis 4000 ans, est redécouverte. Les Weskarinis de la famille des Anishinabeg portent bien leur nom, il signifie « petite nation » en langue algonquine. Ce sont de petits groupes de nomades dont les saisons rythment la vie. Cueillettes, rencontres, palabres et échanges meublent les réunions entre les clans sur les rives de la Rivière des Outaouais, au sud des Laurentides, pendant l’été. Dès les fraîcheurs, les bourgades organisent leur départ vers les Hautes-Laurentides pour y suivre le gibier pendant l’hiver.
Le voyage de transit entre les deux saisons s’effectue en canots d’écorces de bouleau sur les plans d’eau comme la rivière Rouge et la rivière du Diable. Le canot est la preuve du génie anishinabé : il est léger et peut contenir tout le nécessaire à leur prochaine installation. En plus, les forêts offrent de quoi les réparer aisément. Les trajets automnaux et printaniers comprennent plusieurs arrêts plus ou moins prolongés selon la capacité du lieu à satisfaire les besoins en nourriture ou à offrir un bon endroit de repos après un portage ou avant d’en entreprendre un.
L’archéologie a mis au jour des endroits dans la région où ce type de haltes existait. À Brébeuf, deux lieux servaient au repos : les bancs de sable sur la rivière Rouge et l’endroit où se situe le Camping Domaine des Cèdres. Le portage afin de contourner la Chute aux bleuets demandait des efforts. À Labelle, la Chute-aux-Iroquois tire son nom de la noyade d’un Anishinabé (non d’un Iroquois), mais à l’époque du Curé Labelle, on ne fait pas la différence. Les termes de « sauvages » et « d’Indiens », paraissant maintenant offensants, étaient régulièrement employés sans connotation péjorative. Actuellement, le respect commande d’utiliser le nom des Premières Nations dans leur langue d’origine : Anishinabeg (pluriel d’Anishinabé) et Weskarinis. Lentement dispersés par l’avancée des colonisateurs, puis confinés dans des réserves, les Anishinabeg sont désormais présents à Kitigan Zibi, près de Maniwaki. Certains membres, comme Lionel Whiteduck, en faisant œuvre de mémoire, travaillent formidablement à la réconciliation.
Le 30 septembre est la journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Le passé ne peut être changé, mais en guise de reconnaissance des atrocités vécues par les Premières Nations, prenons le temps de découvrir leur histoire et leur culture, pour comprendre que nous la partageons désormais avec eux.
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