Chronique historique
Le déneigement de la Route 11
Par Philippe Aubry
Le « P’tit Train du Nord » a longtemps été le seul accès hivernal pour les Hautes-Laurentides. À cette époque, qui aurait prédit que l’automobile le détrônerait? En effet, de nombreux avantages sont concédés à ce nouveau véhicule dès ses débuts, comme l’absence d’horaire à respecter et la liberté des choix de destination… à condition de multiplier les routes.
Le ministère de la voirie créé en 1914 par le gouvernement du Québec construit les routes nationales dès 1920 dont notre fameuse route 11 donnant accès aux Laurentides. Il procède à une grande amélioration en la gravelant de Sainte-Agathe-des-Monts à Mont-Laurier en 1926. D’autres routes existantes bénéficient de réduction des courbes et des pentes pour faciliter la circulation.
Malgré tous ces aménagements, la route 11 n’est praticable qu’aux belles saisons, du moins pour la partie au Nord de Saint-Jérôme.
Le rêve d’une route parcourant les Laurentides de Montréal à Mont-Laurier en tout temps ne date pas d’hier. La macadamisation, une sorte d’enrobage de bitume et de roches, devenue la norme après 1945, aidera grandement la réalisation de ce but. Cependant, avant cette période, le déneigement de cette route demeure ardu sachant de plus qu’il ne découle pas de la responsabilité du ministère de la voirie faute d’achalandage.
Alors que Joe Ryan lance son centre de ski au Mont-Tremblant à l’hiver 1938-1939, il souhaite que sa clientèle puisse venir en automobile jusqu’à son complexe de villégiature. La route jusqu’à Sainte-Agathe-des-Monts étant déblayée depuis 1937, Jean-Louis Brissette, industriel de cette ville, accepte d’effectuer le prolongement du déneigement pour les hivers 1938-1939. L’opération est dispendieuse, comme le découvriront ses successeurs, des hôteliers laurentiens organisés sous la bannière de « Laurentian Winter Roads » de 1941 à 1945. À l’époque, des camions lourds équipés de grattes mécaniques en assurent la réalisation. Même si des souffleuses à neige, cette invention du Montréalais Arthur Sicard, sont disponibles sur le marché, elles sont trop chères pour cette organisation! Et bien que le gouvernement du Québec finance les opérations de déneigement, il reste donc difficile d’offrir un déblaiement adéquat de la route nationale, particulièrement entre Saint-Jovite et Labelle.
D’ailleurs, sept chambres de commerce décident de se réunir en congrès à ce sujet à Saint-Jovite en 1947. L’assemblée y recommande finalement que le gouvernement s’occupe entièrement des opérations de déneigement pour la route nationale. Cette route désormais considérée comme « prioritaire », vu son achalandage de plus en plus élevé par les villégiateurs montréalais et américains…
Mais attention, « À cent mille à l’heure sur la route 11 » comme le chante Ferland, ce n’est pas encore réalisable!
Pour plus d’informations, vous adresser à la Société du Patrimoine SOPABIC.
201-1875 Chemin du Village, Mont-Tremblant, J8E 1K4
Tél : 819-717-4224 et laisser le message, on vous rappellera
Site web : sopabic-patrimoine.org
Courriel : sopabic1@gmail.com
Vous aimeriez peut-être...
Voir plus de : Chronique
Sur le vif avec Jean-Marie Savard
Félicitations à Marie-Michèle Lajoie qui a remporté le 1er prix du concours de photo organisé par l’Association de protection du …
Maisons de pension et villégiature
Au tournant du vingtième siècle, les habitants de la région triment dur sur leur terre de roches. La survie est …
Goliath l’emporte, place à la Coupe des Monts!
Par Jason Proulx,coach Match juvénile (10-27) La commande était lourde. Les Voyageurs doivent se frotter à la grande puissance de la ligue, …