Changer de cap après 50 ans : entre bilan et nouveaux défis 

  • Publié le 29 sept. 2025 (Mis à jour le 29 sept. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. Photo gracieuseté ’Ordre des psychologues du Québec. Photo gracieuseté
Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. Photo gracieuseté ’Ordre des psychologues du Québec. Photo gracieuseté

Passé la cinquantaine, certaines personnes décident de faire le point sur leur vie professionnelle et personnelle. Changer de carrière, trouver une nouvelle passion, s’engager dans la communauté… autant d’éléments qui permettent de débuter une nouvelle étape de sa propre histoire. Pour comprendre cette envie de changement, nous avons rencontré la Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. 

«Tout le monde ne souhaite pas un changement de vie passé 50 ans», rappelle, d’entrée de jeu, Christine Grou. Mais pour ceux qui y pensent, ce moment de la vie n’a rien d’un hasard. «C’est une période où il reste encore passablement autant de temps de productivité à venir». 

Et cette étape s’accompagne souvent d’un sentiment d’accomplissement. «À 50 ans, on a parfois le sentiment d’avoir fait le tour du jardin. La carrière est bien avancée, les enfants deviennent autonomes, et l’on bénéficie d’une nouvelle liberté. C’est alors l’occasion d’explorer de nouveaux horizons, nourris par l’expérience accumulée et une maturité émotionnelle plus affirmée», ajoute la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.  

Et la psychologue de souligner aussi le rôle du bilan dans cette envie de changement de cap : «C’est vraiment un bon temps pour réfléchir sur ce qu’on a accompli jusqu’ici, ce qui nous irrite et ce qu’on aimerait changer. En se posant la question de savoir si les quinze prochaines années doivent ressembler aux quinze précédentes, certains finissent donc par choisir d’ajuster leur trajectoire». 

Une étape ou une crise? 

Mais alors, si on parle couramment de «crise de la quarantaine», souhaiter du nouveau après 50 ans en est-il de même? «Ce genre de phénomène peut arriver n’importe quand, à n’importe quel moment de la vie. Ce n’est pas propre aux personnes de 50 ans et plus. C’est pourquoi je préfère parler des “étapes de la vie”, marquées par des remises en question », continue-t-elle. 

Naturels et presque essentiels dans une vie, ces questionnements ouvrent aussi sur des opportunités. Il y a, d’un côté, ceux qui, après bilan, concluent que leur vie actuelle leur convient parfaitement. «Ce n’est pas parce qu’on arrive à un certain âge qu’il faut forcément changer de cap et avoir peur de rater quelque chose». Puis, d’un autre côté, il y a ceux qui, au contraire, saisissent cette chance pour se lancer dans une nouvelle passion, déménager ou changer de carrière. 

Ne pas agir sur un coup de tête 

Au-delà de ceux qui ont déjà fait leur choix, il y a ceux qui hésitent encore à franchir le pas. Une position qui peut être difficile, mais qui n’est pas sans issue à condition de bien s’y prendre. «L’erreur à ne pas faire, quand on a un mal-être dans la vie, c’est de ne pas réfléchir à pourquoi on est mal. Parce que parfois, si on agit trop impulsivement, on va traîner le malheur avec nous», explique la Dre Grou. 

Elle insiste tout particulièrement sur l’importance de prendre le temps de faire un vrai bilan personnel pour identifier les causes de ce mal-être et déterminer s’il est nécessaire de bouleverser sa vie ou simplement d’ajuster certains aspects. «Cette réflexion est vraiment nécessaire pour savoir de quoi j’ai besoin, ce que je veux vraiment, et comment je peux l’obtenir.» 

La réflexion doit aussi prendre en compte l’entourage. «Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens autour de nous, et que cela peut avoir un impact sur eux», rappelle-t-elle en citant l’exemple d’un parent dont les enfants sont encore en études ou qui vit proche de ses petits-enfants. 

Sur le plan personnel, la cinquantaine peut aussi amener à réfléchir à sa vie amoureuse. Sans affirmer qu’il y a davantage de divorces à cet âge, la Dre Grou reconnaît que «c’est souvent un âge où l’on arrive au bout d’une route et où il y a un croisement et des choix à faire. Soit on poursuit sur cette route-là, soit on en prend une autre, en réfléchissant à quel chemin sera le plus intéressant pour nous.» 

Ne pas hésiter à consulter 

Enfin et puisqu’aucun bouleversement n’est anodin, l’aide d’un professionnel peut être précieuse. «Consulter un psychologue aide aussi à élargir la réflexion et ouvrir d’autres horizons.» La spécialiste précise que les consultations surviennent souvent à l’occasion d’un sentiment de vide, par exemple après le départ des enfants du foyer familial. «Il faut faire la distinction entre le temps d’adaptation nécessaire à ce nouveau vide et le fait de vouloir tout changer», conclut-elle. 

 

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