Les employés du CHSLD de Mont-Tremblant ne fournissent pas à la tâche

Des suites d’une éclosion de COVID-19 au CHSLD de Mont-Tremblant, les syndicats y rapportent une situation où le nombre de travailleurs en poste est nettement insuffisant pour assurer un service de qualité aux patients.
Une éclosion de COVID-19 sévit actuellement au CHSLD de Mont-Tremblant. Selon le CISSS des Laurentides, cette éclosion s’est déclarée le 28 mars. En date du 13 avril, selon les chiffres gouvernementaux, sur 71 lits, environ le tiers (23) des résidents sont des cas positifs et 3 décès sont associés à cette éclosion. L’autorité régionale nuance ces données, indiquant que 59 résidents sont hébergés au centre de Mont-Tremblant, et non pas 71.

« Plus que catastrophique »

Les 2 et 3 avril, la situation est devenue « plus que catastrophique » au dire de Julie Daignault, présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL). Les infirmières et infirmières auxiliaires qu’elle représente étaient en tel sous-effectif, qu’elles n’ont pu distribuer l’ensemble des soins prévus : « De jour, elles devraient être deux infirmières et trois infirmières auxiliaires, mais il y avait une seule infirmière et une seule infirmière auxiliaire. »

Même son de cloche du côté du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Laurentides en santé et services sociaux (STTLSSS-CSN). Selon Valérie Lapensée, responsable des communications, ses membres – des préposés aux bénéficiaires, agentes administratives, préposés à l’entretien ménager et à la buanderie, etc. – ont rapporté un « manque de personnel incroyable ».

« Sur le plancher, ça avait l’air du -3, -4, -6, d’une personne qui vient faire un tour et qui finalement décide de rester, de quelqu’un qui devait entrer en entretien ménager, mais qui finalement va en service pour aider », décrit-elle.

Soutenir les équipes

Selon le CISSS des Laurentides, même si 59 résidents sont actuellement hébergés au CHSLD de Mont-Tremblant sur 71 lits disponibles, les ratios de préposés aux bénéficiaires (PAB) sont comblés comme s’il y avait 71 résidents d’hébergés. « Un surplus de PAB est présent dans le contexte actuel de l’éclosion afin de mieux soutenir les équipes. Un surplus de personnel a également été demandé pour l’ensemble des professions sur tous les quarts afin de planifier de possibles absences. De plus, les gestionnaires en place assurent une présence quotidienne en semaine (jour et soir) et les fins de semaine », répond Catherine Filion-Lord du Service des relations médias du CISSS des Laurentides.

« Cette situation de sous-nombre et d’éclosion amène un stress immense sur les épaules des infirmières et infirmières auxiliaires. En plus, elles se font dire qu’elles sont imputables du service qu’elles donnent à la population, alors que c’est à l’employeur que revient cette responsabilité d’offrir ce service à la population, et ce avec des professionnels en nombre adéquat », soutient Julie Daignault.

« On a beaucoup de difficultés avec le CHSLD de Mont-Tremblant, souligne quant à elle Valérie Lapensée. L’employeur a été interpelé à plusieurs reprises depuis 2020, ce n’est pas une cachette. » Alors que les CISSS des Laurentides indique que des efforts de recrutement sont déployés afin d’y combler les différents besoins de personnel, les représentantes syndicales soutiennent que certaines solutions ont déjà été proposées et qu’il est grand temps de les appliquer. Dernièrement, les employés du CHSLD de Mont-Tremblant ont appris par les médias qu’on les déménagerait temporairement. Plusieurs sont découragés, au point de quitter le navire.