Sous le sapin

Photo SOPABIC
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La fête de Noël québécoise est composée d’un père Noël américain, d’une messe de minuit bien catholique, de cartes de vœux popularisées d’abord en Angleterre, d’un sapin aux origines allemandes, de feuilles de gui ou de houx aux racines anglo-saxonnes et françaises. Qu’en est-il de nos traditions québécoises?

Chronique de Pierre Trudel

Dans le Québec d’antan, Noël est presque exclusivement religieux, d’ailleurs les étrennes se donnent au Jour de l’An. Puis, progressivement, Noël s’installe comme symbole de réjouissance civile et non plus uniquement religieuse propulsé par ce personnage débonnaire: le père Noël.  L’imagerie locale lui fait même parfois chausser une paire de raquettes.

Pour ce qui est des cadeaux, au Québec, les historiens identifient quatre étapes.  Au 19e siècle et au début du 20e siècle, les cadeaux sont des friandises et des denrées rares : les oranges. Sous le sapin s’installe la traditionnelle crèche et les petits Jésus de cire, elle côtoie des objets simples, jouets de bois fabriqués par le père ou poupées de chiffon sortis des mains habiles des mamans, des soldats de plomb, un ballon ou une corde à sauter.  Le 20e siècle transforme de plus en plus Noël en une célébration de la famille bourgeoise.  La fête collective et religieuse est privatisée.  À partir des années 1940, des jouets plus spécifiques et coûteux font leur apparition : camions, voitures, piste de course, habillement de cowboys, pour les garçons et des habits de garde-malade, des poupées et leurs accessoires, pour les filles.  Sont réservés pour les adultes : des cravates, des bijoux et des jeux, de jolies boîtes métalliques contenant des cigarettes ou des chocolats, des cigares dans des coffrets de bois. Depuis les années 1970, les valeurs familiales prennent le dessus par rapport aux célébrations religieuses et les cadeaux suivent les popularités sportives ou les inventions technologiques.

 

Le dépôt du cadeau sous l’arbre est encore précédé par la construction d’un véritable secret de famille. Toute une série de ruses devient nécessaire pour maintenir l’enfant dans l’ignorance de la véritable identité du donneur.  Il faut à tout prix maintenir la croyance en un personnage imaginaire.  Combien d’enfants ont laissé un verre de lait et un biscuit pour le père Noël avant d’aller se coucher?  Dans les dernières années, ce sont ajoutés les lutins farceurs et espiègles à ces nombreuses stratégies. Mais pour beaucoup de parents, la vraie magie de la fête réside dans le regard émerveillé de l’enfant recevant le cadeau tant désiré!  Cependant, dans ce premier quart de 21e siècle, l’excès banalise souvent ces précieux moments.  La fin de la croyance au père Noël devient un rite de passage pour les enfants.

 

Pour plus d’informations : Société du Patrimoine SOPABIC.

Tél. : 819-717-4224, Courriel : sopabic1@gmail.com

Site web : sopabic-patrimoine.org

Page Facebook : Société du patrimoine Sopabic

 

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