Les tours à feu

  • Publié le 13 mai 2025 (Mis à jour le 22 mai 2025)
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Médialo

Les incendies de forêt ont longtemps été une menace planant sur les communautés dans les Laurentides et au Québec. Surveiller leur progression est un enjeu important afin d’assurer la sécurité des municipalités et de leurs habitants. Au début des années 1910, le gouvernement du Québec élabore un vaste réseau de tours d’observation pour géolocaliser les feux. À la fin des années 1930, il y a donc plus de 500 tours à feux un peu partout au Québec.

Une chronique de Philippe Aubry et Alain Racine

Les incendies de forêt ont longtemps été une menace planant sur les communautés dans les Laurentides et au Québec. Surveiller leur progression est un enjeu important afin d’assurer la sécurité des municipalités et de leurs habitants. Au début des années 1910, le gouvernement du Québec élabore un vaste réseau de tours d’observation pour géolocaliser les feux. À la fin des années 1930, il y a donc plus de 500 tours à feux un peu partout au Québec.

Dans la région de Mont-Tremblant, on en recense une dizaine à l’époque dont une, sur le pic Johannsen entre les années 1930 et 1950 et une autre au sommet du Mont-Tremblant. D’ailleurs, les premières descentes à ski et même la course Kandahar (1932), sur le Mont-Tremblant, ont utilisé le sentier qui conduisait à sa tour à feu.

À la base de chaque tour à feu, une cabane sert d’habitation à un gardien. Cette personne occupe généralement la fonction de garde-chasse ou garde-pêche en plus de surveiller les forêts environnantes. Au sommet de la tour, un poste d’observation de 2 mètres de largeur est entièrement vitré.

Dans la revue Histoires forestières du Québec, nous apprenons le fonctionnement d’une tour à feu : « Afin d’évaluer la position du feu, la cabine vitrée de la tour possède un système de détection des incendies, inventé en 1911, nommé Osbourne Fire Finder. Il s’agit en fait d’une table circulaire d’un diamètre de 75 cm où est placée une carte des environs. La tour se retrouve en son centre. À l’aide du cercle azimutal rotatif, gradué de 0 à 360 degrés, et de l’alidade, le gardien peut localiser les fumées qu’il aperçoit. »

En élaborant un réseau quadrillant la région, il est possible de localiser précisément un foyer d’incendie à partir du sommet des tours à feu. Chaque gardien dispose d’une ligne téléphonique pour faire part de ses observations avec les tours voisines. La surveillance par avion prend le relais après 1960 et rend vétustes les tours d’observations. Dans les années 1990, la plupart seront démantelées.

Construite vers 1930, la structure métallique de Saint-Rémi-d’Amherst haute de plus de 20 mètres se trouve sur la Montagne de la Tour. Nous avons la chance d’avoir un témoin unique de cette époque dans notre région, car la municipalité de Canton d’Amherst a acheté la tour en 1987 dans le but de la conserver et l’a rénovée en 1996. Il est possible de l’observer en empruntant le réseau de sentiers publics menant à sa base.

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