Une championne de taekwondo au parcours inspirant

Marianne Gagnon, une étudiante à Huberdeau, remporte le Grand Prix provincial de Taekwondo 2025. Retour sur un parcours semé d’embuches.

Marianne et sa famille ont emménagé à Huberdeau au début de l’année scolaire 2023-2024. Ils ont quitté Montréal où le parcours scolaire de Marianne avait été éprouvant, et ce, dès sa maternelle. « Il y avait des garçons qui n’étaient pas tellement gentils, ils me faisaient des ‘jambettes’, ils me lançaient de la glace et prenaient ce que je tenais dans les mains. » Déjà à ce jeune âge, Marianne est pleinement consciente qu’elle est victime d’intimidation. Elle fait toutefois la rencontre d’un entraîneur qu’elle qualifie de « merveilleux » et qui l’initie au taekwondo. Pour la jeune fille, c’est un coup de foudre instantanément avec cette discipline.

Installés à Huberdeau, elle et ses parents se préparent pour la rentrée scolaire. Dire que Marianne appréhendait sa première journée dans sa nouvelle école, relève de l’euphémisme.

Selon son père, cette rentrée scolaire était attendue avec impatience. Il se rappelle que lui et la mère de Marianne l’ont inondé de baisers avant son départ pour sa première journée de cinquième année. « C’était une journée intense, et les heures semblaient longues en attendant son retour. » Les parents n’espéraient qu’une chose : un sourire de leur fille à son retour d’école.

« Elle est arrivée à la maison détendue et émerveillée, rayonnante. Elle avait enfin trouvé une écoute attentive et un regard doux, celui d’une femme qui a su prendre soin d’elle et lui offrir un enseignement à la hauteur de ce qu’elle mérite. » Marianne avait fait la rencontre d’Anne-Caroline, celle qui allait devenir son enseignante pour les deux prochaines années. Anne-Caro pour les intimes.

Après deux ans à avoir côtoyé Marianne, l’enseignante ne tarit pas d’éloges à l’égard de sa jeune élève. « Ici, tous les matins, on va marcher de 15 à 20 minutes avant le début des classes. Je prends le temps de parler avec Marianne, elle me parle de ses expériences, de sa compétition qui approche… » L’étudiante apprécie rapidement le calme de sa nouvelle école : « À mon ancienne école, les profs criaient souvent, pas ici. »

Elle poursuit en décrivant le taekwondo où le respect des adversaires est primordial. « On n’est pas là pour se blesser. » Elle décrit sa discipline comme étant amusante, et insiste sur la gentillesse des entraîneurs qui l’ont épaulé pendant toutes ces années.

Selon son enseignante, Marianne en inspire plus d’eux et sait comment communiquer son amour du sport. « À l’heure du diner, elle a animé une activité où les enfants étaient invités à s’initier au Taekwondo, elle leur expliquait comment d’abord s’échauffer, elle leur apprenait même à compter en langue coréenne, ils ont adoré ça. »

« Elle a vécu des moments difficiles et elle a trouvé la force de mettre des trucs en place et de se réaccaparer son pouvoir, c’est ce que son sport l’aide à faire. »

– Anne-Caroline Thibodeau

Victoire

Les 24 et 25 mai derniers se tenait le championnat provincial de Taekwondo Québec à Victoriaville, où plusieurs athlètes de Taekwondo Québec ont compétitionné pour décrocher le prestigieux Grand Prix Taekwondo 2025. Marianne Gagnon a remporté, pour la troisième année consécutive, le championnat provincial de taekwondo dans sa catégorie (cadet).

L’année scolaire tire à sa fin. L’an prochain, c’est le grand saut vers l’école secondaire Curé-Mercure. Fort heureusement, Marianne n’appréhende pas du tout cette rentrée scolaire. Ce n’est pas étonnant selon son enseignante. « Hier, on marchait ensemble et j’en ai profité pour la féliciter pour son exploit du week-end dernier, je lui disais aussi que je trouvais qu’elle dégageait de l’assurance et de la confiance en elle. Je lui ai dit que je la trouvais ‘droite’ et solide. » Elle poursuit en soulignant la résilience de son élève. « Elle a vécu des moments difficiles et elle a trouvé la force de mettre des trucs en place et de se réaccaparer son pouvoir, c’est ce que son sport l’aide à faire », conclut-elle.

Et si la jeune athlète se projette encore plus loin dans l’avenir. La principale intéressée n’hésite pas une seconde. « Je veux devenir policière. » L’Info lui a demandé si elle avait un plan B. Sa réponse, laconique est sans équivoque : « Non. »