Moderniser les structures routières pour sauver des animaux

  • Publié le 19 août 2022 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Alex Proteau

Une étudiante à la maîtrise en écologie routière à l’Université Concordia, Valérie Bolduc, souhaite améliorer les passages afin que la faune puisse traverser l’Autoroute 15 et la route 117 en toute sécurité.
« On trouve qu’il n’y a pas assez d’efforts mis pour l’adaptation des structures existantes […] À ce que je sache, il y en a très peu qui sont vraiment des passages fauniques. Tous les autres sont purement des ponceaux qui servent à des raisons non fauniques lorsqu’ils sont construits », indique Valérie Bolduc.

Lors de nos observations pendant quelques heures le vendredi 12 août, les preuves sont évidentes : de nombreuses espèces de la faune gisent sur le sol aux abords des routes étudiées, écrasées par les voitures.

Projet de recherche

En collaboration avec l’organisme Éco-corridors laurentiens, diverses structures (plus souvent des ponceaux) entre Saint-Jérôme et Mont-Tremblant sont étudiées.

Valérie Bolduc et son équipe installent quelques caméras et des boîtes à piste afin de reconnaitre quelles sont les espèces qui vivent aux abords des routes. Sur ses 10 sites, entre 1 et 10 passages par site sont recensés par semaine, estime Mme Bolduc. Amorcé en juin, leur projet s’échelonnera sur deux ans. « Ça prend vraiment une longue période [de collecte de données], car ce ne sont pas des passages très fréquents pour avoir des données significatives », précise Valérie Bolduc.

Solutions

Selon l’étudiante, les structures routières n’ont pas été conçues initialement pour la faune. Il est possible, à moindre coût, de les adapter, en « installant des tablettes permettant aux animaux de traverser sous la route en sécurité ». Cette solution est déjà préconisée en Estrie et une hausse de l’achalandage de la faune sur ces passages est remarquée.

Aussi, selon leurs observations, il y a peu d’endroits où les animaux peuvent traverser la route et ces derniers doivent parcourir une longue distance avant de traverser la route.

Selon elle, il est important d’augmenter ce nombre en raison des changements climatiques car les animaux migreront de plus en plus vers le Nord.

« Nécessairement, les animaux de la région vont devoir rencontrer la 117 ou la 15 […] C’est vraiment important d’avoir des endroits où les animaux puissent traverser sécuritairement.» – Valérie Bolduc

Rappelons aussi qu’en 2019, Conservation de la nature Canada (CNC) avait acquis un terrain à Ivry-sur-le-Lac afin d’en faire un passage faunique. Celui-ci est complété depuis la fin février.

Selon les données issues du ministère des Transports du Québec (MTQ), il se produit plus de 7 500 accidents routiers impliquant la grande faune par année. Ce sont les accidents avec le chevreuil (cerf de Virginie) qui sont en tête de liste, suivis des accidents avec l’orignal, le caribou et l’ours noir. D’autant plus que chaque accident coûte cher aux contribuables. En 2017, le coût des collisions avec les grands mammifères sur l’A15 est estimé à plus de 770 000 $.

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