Martin Picard s’allie à La Distillerie de Sainte-Agathe

Martin Picard, chef québécois réputé à la tête du restaurant Au pied de Cochon à Montréal, s’associe à Laurent Roche-Ballard pour créer les Spiritueux des Laurentides. Des produits 100 % régionaux fabriqués à la Distillerie La Manufacture de Sainte-Agathe-des-Monts sous la houlette d’un grand distillateur. 

Chef cuisinier dont les recettes, comme la poutine au foie gras, ont fait leur marque dans le monde de la gastronomie, Martin Picard compte parmi ces personnages haut en couleur qui font la fierté du Québec. L’un de ses fers de lance est d’encourager les talents d’ici et c’est en ce sens qu’il a décidé de produire des spiritueux au cœur des Laurentides où se trouvent son érablière et sa cabane à sucre. « Jamais je n’aurai cru avoir de l’alcool, du cidre, des vins faits au Québec; je pensais que ces produits-là viendraient toujours de l’importation, mais ces dernières années, on produit beaucoup, on transforme aussi, puis on réalise des choses vraiment intéressantes, s’émerveille-t-il. Quand il a commencé dans le domaine des spiritueux, ce grand cuisinier également présentateur de plusieurs émissions de télévision, dont Un chef à la cabane a fait produire ses alcools par des distilleries, à Vancouver, puis à Montréal et à Québec. Jusqu’à ce qu’il rencontre Laurent Roche-Ballard, distillateur à La Manufacture de Sainte-Agathe-des-Monts. « Quand on rencontre un gars comme Laurent, qui est celui qui distille, on veut juste que l’histoire continue et on comprend qu’on est capable d’avoir des produits d’exception chez nous. Il faut du talent pour sortir un tel produit, mais c’est aussi énormément de travail pour qu’une entreprise prospère. La vedette ici, c’est Laurent », poursuit M. Picard.

C’est ainsi qu’avec son ami Éric Beaudouin de RéZin, Martin Picard a décidé de participer au développement, à la rentabilité et à la prospérité de la Distillerie, favorisant par là même l’épanouissement des personnes qui y œuvrent.

Un processus complexe

Posté devant ses cuves et alambics, Laurent Roche-Ballard explique avec passion le processus de distillation. Natif des Basses-Laurentides, il a longtemps vécu en banlieue de Montréal avant de s’établir à Sainte-Agathe-des-Monts en 2020, entre autres pour réaliser son projet et il ne regrette aucunement sa décision. « L’objectif est de faire des spiritueux au Québec avec des produits locaux non transformés de façon artisanale de A à Z en un seul et même endroit, informe le distillateur. On achète des céréales, des fruits, puis on fait notre alcool à partir de ça. On veut que la distillerie soit ancrée dans son terroir, alors on travaille avec les fermes locales et l’on ne veut pas dépasser les Laurentides. Martin (Picard) a ses jardins à Mirabel, ainsi que l’eau, et le sirop d’érable qu’on utilise ».

Dégustations et vente sur place

Autre atout majeur pour la région : tout le monde peut accéder à La Manufacture, sise au 195 rue Brissette à Sainte-Agathe-des-Monts, pour déguster, puis acheter des spiritueux, en plus de profiter d’une visite guidée de la fabrique. La plupart d’entre eux sont aussi vendus dans les SAQ, mais il faut aller sur place pour se procurer certains breuvages.

Parmi les produits-phares, on trouve le Redoux Vodka, le Spécial Piments, le Gin Mononcle et le Gin Matante. Des liqueurs de fruits devraient s’ajouter à la collection l’an prochain. Aussi, des conserves artisanales Au Pied de Cochon sont proposées sur place pour parfaire les repas festifs, autant que ceux du quotidien. « On a une façon de boire qui est culturelle, mais on se rend compte aujourd’hui qu’on peut construire un repas avec différentes sortes d’alcools », assure Martin Picard. Pour lui, il est temps de nourrir nos habitudes des produits de chez nous et c’est le procédé artisanal ‘‘du grain à la bouteille’’ qui le touche particulièrement à la Distillerie La Manufacture. « On n’a pas idée jusqu’à quel point c’est crucial d’encourager des gens comme Laurent en choisissant des produits faits ici, parce qu’on n’a rien à envier à personne au niveau de la qualité », conclut-il.