Le budget des cégeps affecté : des répercussions dans la région ?

La Fédération des cégeps est profondément inquiète à la suite du dépôt du budget 2025-2026 par le ministre des Finances, Éric Girard. Qu’en est-il de la situation, ici dans les Laurentides?

Le budget provincial 2025-2026 déposé le 25 mars dernier n’a rien pour assurer le milieu collégial de la région. Dans son communiqué de presse émis la même journée, la Fédération des cégeps se disait : « profondément inquiète à la suite du budget déposé par le ministre des Finances, Éric Girard. Avec une augmentation limitée de 2,1 % pour l’enseignement supérieur, en partie absorbée par l’indexation salariale des cégeps en 2024-2025, ce budget ne suffit pas à couvrir l’ensemble des hausses de coût de système, plaçant les cégeps devant des choix difficiles. »

La Fédération tirait sur la sonnette d’alarme en énonçant : « Le budget ne prévoit rien pour répondre à la croissance de la population étudiante, alors que 24 000 étudiantes et étudiants de plus seront accueillis d’ici 2030. » Toujours selon le même communiqué, on soulignait que ces sérieuses compressions fragilisent les cégeps et la réussite étudiante.

Les étudiants au cœur des préoccupations

Pour Nadine Le Gal, directrice générale du Cégep de Saint-Jérôme et des centres collégiaux de Mont-Tremblant et de Mont-Laurier, la situation est préoccupante. « On a reçu au début du mois de mai nos allocations pour la prochaine année. C’est important que je souligne qu’on est toujours en train d’en faire l’analyse, mais d’entrée de jeu on peut dire que concrètement lorsque la Fédération des Cégeps parle des coupures de 151 M$, nos 3 cégeps sont inclus dans ces coupes. » Mme Le Gal affirme que pour les trois établissements des Laurentides, ça représente une baisse financière d’environ 3,5 M$. « Une autre nouvelle qu’on a reçue pour nos Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) qui sont affiliés au cégep de Saint-Jérôme, ce sont des coupures de 86 000$. » Elle déplore que ces coupures faites par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) s’ajoutent à celles précédemment annoncées.

Elle ajoute que ce contexte rend les choses difficiles pour une région qui connait une augmentation de sa population étudiante. « Pour l’automne prochain, il n’est pas question qu’on laisse des étudiants sur le bord du trottoir, qu’on les empêche de venir chez nous. Ce que ça veut dire c’est que ça va nous amener à faire des choix plus difficiles sur différents projets, ça nous demande de réorganiser nos services. » Elle ajoute que les étudiants sont au cœur de leurs préoccupations et de leur mission. « Concrètement, ce que ça veut dire c’est qu’on va accueillir plus d’étudiants, et ce, avec moins de budget. » Elle affirme que l’équipe du Cégep et des Centres collégiaux travaille très fort pour que ces compressions n’affectent ni leurs étudiants ni leur réussite.

Elle poursuit en mentionnant que ces compressions, au Cégep de Saint-Jérôme et nos deux Centres collégiaux, on les avait vus venir. « Dans la dernière année, il y a eu des plafonds de financement pour tout ce qui touchait nos infrastructures, et c’est sans compter les gels d’embauche. » Elle précise que pour les trois établissements, il y a toujours eu une gestion très rigoureuse des fonds, ce qui leur évite d’être dans une posture vulnérable qui pourrait engendrer des déficits. « Il reste que nos inquiétudes restent grandes, on a un rôle extrêmement important dans le développement de notre région, on est enraciné, on est ancré. Le Centre collégial de Mont-Tremblant en est un excellent exemple, on a travaillé cette accessibilité à l’enseignement supérieur public avec nos communautés et on veut continuer à aller dans ce sens. » Elle conclut en disant qu’elle est persuadée que les deux prochaines années seront difficiles.