La Fondation Tremblant pleure la disparition de Thérèse Barrette

Implantée dans la région depuis 1997, la Fondation Tremblant est en deuil de sa co-fondatrice, Thérèse Barrette, décédée le 31 juillet dernier.

Thérèse Barrette aura œuvré à la Fondation Tremblant pendant 11 ans, elle a quitté son poste de coordonnatrice le 31 décembre 2007. Fondée conjointement en 1997 avec Roger McCarthy (décédé au début 2025), la Fondation Tremblant a pour mission d’aider les jeunes défavorisés de la MRC des Laurentides en se concentrant sur l’amélioration de leur qualité de vie et du développement de tout leur potentiel dans les domaines du sport, de l’éducation, de la culture et des arts.

Avant de s’impliquer à plein temps dans la Fondation Tremblant, Mme Barrette a été directrice de la Chambre de commerce de Saint-Jovite, pendant plus de 16 ans. Elle deviendra par la suite la directrice générale de la nouvelle Chambre de commerce de Mont-Tremblant, laquelle sera nommée Chambre de commerce de l’année au Québec en 2004, on est à l’époque de la fusion des villes de Saint-Jovite et de Mont-Tremblant.

Politique municipale

Elle annonce sa retraite en 2005, mais s’investira en politique municipale la même année. En effet, de novembre 2005 à novembre 2017, elle siège en tant que conseillère à la Ville de Mont-Tremblant. Dès 2013, elle devient mairesse suppléante.

En 2023, elle accordait une entrevue à Hugo Saez de L’info où elle relatait la genèse de la naissance de la Fondation Tremblant qui a débuté en août 1996, alors que Roger McCarthy, ex-directeur général de Tremblant et vice-président régional d’Intrawest, peinait à mettre sur pied une Fondation. « Nous sommes allés diner ensemble. Il m’a dit que c’était impensable que des enfants qui allaient à l’école de Saint-Jovite sans avoir pris leur petit déjeuner et sans apporter un lunch pour le diner. Ça m’a vraiment interpellée et j’ai tout de suite compris que c’était important. »

Une fois les démarches administratives complétées, la Fondation Tremblant a tenu son premier événement le 1^er mars 1997. « Ç’a été un succès auquel on ne s’attendait pas. On s’était dit que si l’on récoltait 25 000 $ ou 30 000 $, on serait déjà bien heureux. En fin de compte, notre collecte de fonds a quasiment atteint 85 000 $! », se remémorait Thérèse Barrette.

En 2019, Mme Barette recevait des mains de Michel Doyon, la médaille d’argent du lieutenant-gouverneur.

Les témoignages affluent

Anciens collègues de travail, maire, députée, famille… les témoignages sont nombreux après l’annonce de son décès.

Pour l’actuelle directrice générale de la Fondation Tremblant, Marie-Eve Dicaire Brunet, l’apport de Mme Barrette à la fondation est incommensurable. « Et en plus, c’était une personne sympathique et généreuse, je l’ai croisée l’an dernier et l’on a pu discuter, j’en garde un excellent souvenir. »

Pour Chantale Jeannotte, députée de Labelle à l’Assemblée nationale, le décès de Mme Barrette est une terrible perte pour la communauté. « On l’appelait tous Thérèse, jamais Mme Barette. C’est une femme qui a donné beaucoup et dans une foule de domaines, on n’a qu’à penser au domaine de la culture, au festival Stradivaria entre autres. C’est d’ailleurs elle qui m’avait convaincue, de façon fort éloquente à ce que l’Assemblée nationale du Québec remette une médaille à Alexandre Da Costa. Elle m’a donné un énorme coup de pour lorsque j’étais en campagne électorale pour être élue députée en 2018. Je suis profondément attristée par sa disparition. » La députée nous souligne qu’au-delà de la Fondation Tremblant, « Thérèse » a réalisé une foule d’autres projets dont il ne faudrait surtout pas oublier. « On n’a qu’à penser que c’est elle qui a mis en place un réseau de transport collectif sur le territoire de Mont-Tremblant. Elle a également créé le ‘travail à la carte’ cette initiative qui permet aux travailleurs saisonniers et à statut précaire de combler leur semaine de travail et de prolonger leur saison. »

Pour Luc Brisebois, actuel maire de Mont-Tremblant, le chagrin est immense. Lui qui a travaillé à ses côtés pendant de nombreuses années ne cache ni son admiration ni son attachement pour cette grande dame aujourd’hui disparue. « Elle m’appelait son fils adoptif. Ma mère adoptive était une femme remarquable à tous égards, elle savait voir le bon dans toutes les personnes qu’elle croisait. Infatigable, même à tout près de 86 ans, elle me disait ‘tu as des jugements de cour? Amène-moi ça que je les lise’. »

Yvan G. Paradis siège au conseil d’administration de la fondation depuis 2011, faisant de lui le plus ancien membre toujours en poste. Il a côtoyé Mme Barrette pendant de nombreuses années. « Thérèse, c’était une femme de cœur, bonne et généreuse dotée d’une personnalité des plus agréables. Dévouée, engagée et toujours disponible, elle fait partie des gens qui laissent des traces profondes et marquantes. Thérèse était une source d’inspiration, elle a toujours su s’impliquer et mettre en valeur ses collaborateurs, se limitant à une présence discrète. »

Pour Caroline Dumouchel du centre d’entraide la Samaritaine, Mme Barrette était un exemple d’altruisme et de bonté. « Elle avait non seulement un grand cœur, mais un sens de l’entraide et de la bienveillance très développés. » Elle revient sur l’importance du bien-être des enfants. « Il y a tellement de richesse à Mont-Tremblant qu’il est inconcevable que certains élèves aillent à l’école le ventre vide. »

À la demande de la défunte, il n’y aura pas de service religieux. Ses proches préparent plutôt une « rencontre » où les gens qui l’ont côtoyée pourront lui rendre un dernier hommage. Cet hommage public aura lieu à l’Hôtel Fairmont de Tremblant, le 13 septembre prochain dès 15h.

Thérèse Barrette laisse dans le deuil son fils, Jean-François, sa fille Anne ainsi que cinq petits-enfants. Pour son fils Jean-François, qui de son propre admet avoir partagé sa mère avant tant d’autres. « Ma mère, lorsqu’elle s’attachait à quelqu’un, elle lui disait qu’il ou qu’elle était son fils ou sa fille d’adoption. » Il poursuit en mentionnant la générosité sans limite de sa mère Thérèse qui a marqué les cœurs tout au long de sa carrière, sa « famille élargie » n’a cessé de croître. « Ma sœur Anne et moi, ainsi que tous ses petits et arrière-petits-enfants, la partageons avec l’immense communauté qu’elle aura su rassembler autour d’elle durant toute sa vie. »

Quelques dates importantes dans le parcours de Thérèse Barrette

1939 ꟷ Naissance de Thérèse Barrette (Centre-Sud de Montréal).

1957 ꟷ Elle occupe un emploi à Hydro-Québec et fonde une famille.

1963 ꟷ Elle fonde une famille, mère au foyer. Note de son fils Jean-François : À l’époque quand tu tombais enceinte, on te remerciait de ton emploi.

1971 ꟷ Son mari ayant décroché un poste à l’auberge Le P’tit Bonheur, elle s’installe avec sa famille dans les Laurentides.

1971-1981 ꟷ Elle devient copropriétaire de l’Auberge La Boulé, une auberge où l’on pratique des activités plein air, elle en assumera la gestion pour une durée de 10 ans.

1988 ꟷ Elle s’établit à Saint-Jovite et occupe le poste de directrice générale de la Chambre de commerce de Saint-Jovite. Elle y restera 16 ans. À la fusion des villes de Saint-Jovite et de Mont-Tremblant, elle devient la directrice générale de la nouvelle Chambre de commerce de Mont-Tremblant.

1997 ꟷ Elle fonde, conjointement avec Roger McCarthy, ancien directeur général de Tremblant et vice-président régional d’Intrawest, la Fondation Tremblant.

2005 ꟷ Elle annonce sa retraite de la Chambre de commerce.

2005-2017 ꟷ Carrière politique. Pendant trois mandats, elle siège comme conseillère à la Ville de Mont-Tremblant. En 2013, elle devient mairesse suppléante.

2018 ꟷ Elle prend définitivement sa retraite du monde publique.