« Il ne faut pas écarter les jeunes de cette réalité qu’est la mort »

  • Publié le 6 mai 2022 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Véronique Piché

Parce que « la mort, ça fait partie de la vie », l’organisme Palliacco offre maintenant des services spécialisés pour accompagner les jeunes et leurs proches, dans la maladie et le deuil. Entretien avec Louise Lefebvre, coordonnatrice de ce nouveau programme jeunesse.
« Le deuil, pour l’adulte, se vit par vague, alors que chez le jeune, ces vagues sont plus longues, parce que son deuil s’échelonnera sur le long terme, en même temps que son développement », explique Louise Lefebvre, celle qui coordonne chez Palliacco les services officiellement offerts depuis l’automne dernier aux enfants et adolescents.

« On dit services aux enfants et aux adolescents, mais on devrait aussi dire aux familles , parce que c’est beaucoup le parent que Palliacco soutient à travers ce que vit son jeune », souligne-t-elle.

Un deuil profond

Récemment, une dame a contacté Palliacco, afin d’obtenir des conseils pour préparer son enfant au départ imminent d’un grand-père. « Les grands-parents sont de plus en plus impliqués auprès de leurs petits-enfants, donc ces enfants sont susceptibles de vivre un deuil profond lorsque cet adulte les quittera », souligne Mme Lefebvre.

Selon elle, si la société a souvent exclu les jeunes des processus entourant la mort, il est grand temps de rectifier le tir. « C’est peut-être une question de malaise, mais on a eu tendance à ne pas inclure notamment l’enfant dans le processus du deuil. Est-il allé au salon mortuaire? A-t-il vu le corps? Était-il présent aux funérailles? A-t-il visité son proche à l’hôpital? Il n’est pas rare chez Palliacco qu’un adulte que l’on accompagne dans un deuil voit ressurgir un deuil de jeunesse », dit-elle.

« Le deuil est resté au fond de lui. »

– Louise Lefebvre, coordonnatrice des services jeunesse, Palliacco

Le deuil se vit différemment chez l’enfant. « C’est normal que l’enfant pleure un moment et que deux secondes plus tard, il se mette à rire, à jouer. Ce n’est pas qu’il n’est pas dans son deuil, mais c’est comme ça : l’enfant n’a pas le développement nécessaire ni la capacité d’endurer de la souffrance, alors rapidement il passe à autre chose. Mais ce qu’il faut savoir c’est que le deuil est là quand même et que plus tard, il va ressurgir », explique Mme Lefebvre.

« Même un bébé, il faut lui en parler, car il ressent des choses. Il faut dire aux enfants que maman ou papa a de la peine, parce que son papa ou sa maman ou son ami est très malade et qu’il va mourir. Il faut dire les bons mots », ajoute-t-elle.

Ensemble des services

Depuis l’automne dernier, Palliacco a étendu l’ensemble de ses services à la clientèle jeunesse (0 à 18 ans). Répit pour les parents dont l’enfant est atteint d’un cancer, massothérapie, rencontres de groupe, etc. « Dès que vous êtes conscient qu’un enfant de votre entourage est impliqué dans une situation comme la maladie, le cancer ou encore un deuil présent ou à venir, appelez à Palliacco, si ce n’est d’abord que pour discuter », conseille Mme Lefebvre.

L’organisme offre une boîte à outils aux adultes qui souhaitent accompagner un jeune dans son processus de deuil. « C’est succinct. Elle contient quoi éviter, quoi dire, quoi faire, quels sont les pièges. Ce sont des outils très pratiques […] On n’a pas réinventé la roue, mais assemblé des outils existants », explique la coordonnatrice du programme. Mais il faut appeler, rappelle-t-elle, car Palliacco croit avant tout au contact humain.

« La mort, ça fait partie de la vie, et l’enfant ou le jeune doit être partie prenante de ce processus, car ils le ressentent et ils le vivent, alors il faut les accompagner. Il ne faut pas écarter les jeunes de cette réalité qu’est la mort, car elle fait partie de la vie » exhorte Mme Lefebvre.

Articles les plus consultés

Les citoyens scientifiques signalent des réductions rapides de la visibilité des étoiles au niveau mondial entre 2011 et 2022. / Photo: SÉPAQ
Environnement

Mont-Tremblant vue de l’espace: des constats encourageants

Les astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale ont pris des images étonnantes qui démontrent que les efforts de protection de l’environnement nocturne dans certains territoires du Québec sont désormais visibles depuis l’espace. Mont-Tremblant se démarque en la matière.
Anne-Caroline Thibodeau et Marianne Gagnon / Photo: Médialo – Patrice Francoeur
Sports

Une championne de taekwondo au parcours inspirant

Marianne Gagnon, une étudiante à Huberdeau, remporte le Grand Prix provincial de Taekwondo 2025. Retour sur un parcours semé d’embuches.
Gilles Sauvé, Louis Duquette, Dorothée Chang, Sylvain Tanguay, Christian Le Jossec, Patrice Clérouin, Raffaele Freddi, Frédéric Broué, Marc Koran, Annie Lajoie, Marianne Laliberté et Simon Lafrenière.

Photo gracieuseté
Actualités

Un nouveau projet résidentiel d’envergure à Sainte-Agathe