Le marché immobilier commercial des Laurentides a connu un ralentissement

  • Publié le 6 oct. 2025 (Mis à jour le 6 oct. 2025)
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Christian-Pierre Côté / Photo: gracieuseté
Christian-Pierre Côté / Photo: gracieuseté

Le volume monétaire transigé a reculé de près de 29 % par rapport à la même période en 2024, tandis que le nombre de transactions a quant à lui, diminué de 23 %.

Ce recul s’observe à l’échelle de la province, les Laurentides s’en sortent un peu mieux que la moyenne nationale. Ces données proviennent d’une analyse effectuée par la firme-conseil spécialisée en immobilier Côté Mercier pour le compte de RE/MAX Québec.

Cette décélération traduit un contexte plus prudent, influencé par l’incertitude économique, la hausse des taux d’intérêt et le resserrement du financement, qui ont freiné plusieurs décisions d’investissement.

« Il ne s’agit pas d’un désintérêt pour l’immobilier commercial, mais d’une pause stratégique en attendant un contexte plus favorable », souligne Christian-Pierre Côté, directeur général chez Côté Mercier, qui signe l’analyse.

Il faut toutefois préciser que le deuxième trimestre de 2024 avait été exceptionnel. « L’an passé, le trimestre avait été élevé, soit 336M$ en comparaison avec les 147M$, en 2023 », souligne M. Côté.

Le directeur précise que le premier trimestre de 2025 a connu un rebond tel que les experts l’anticipaient. À la suite de plusieurs années où les conditions avaient été contraignantes, notamment en raison des taux d’intérêt, tous s’attendaient à ce que les transactions qui n’avaient pas pu être conclues dans les deux années précédentes puissent aboutir en ce début d’année.

« Mais ça a cassé au début du deuxième trimestre, et ce, dans l’ensemble de la province.  On note toutefois une baisse moins marquée dans les Laurentides qu’ailleurs en province », explique le directeur. Les régions telles que la Côte-Nord ont été plus affectées, en raison de leur concentration industrielle.

Le taux directeur

Le 17 septembre dernier, la Banque du Canada annonçait une réduction de son taux directeur de 25 points de base, pour le faire passer à 2,5 %. « Le taux directeur affecte les ventes résidentielles plus fortement que celles du commercial », précise Christian-Pierre Côté. Il explique qu’à l’achat d’une résidence, l’acheteur peut contracter un prêt à taux variable, dans le commercial c’est une pratique moins courante. Ce sont des prêts à plus long terme. « Ce sont les bons d’épargne du Canada de 5 ans, voire 10 ans qui sont notre référence », précise-t-il.

Nager en eaux troubles

« Le ciel semble s’éclaircir, les promoteurs, autant que les investisseurs ou les acheteurs commencent à être plus aptes à naviguer en eaux troubles. Les nuages semblent se disperser un peu. Notre capacité à faire face à l’incertitude s’améliore. On croit que la seconde partie de l’année devrait être positive dans l’ensemble », ajoute M. Côté. Pour ce qui est des taux à long terme, il précise qu’une tendance à la baisse est notée. On observe aussi que les investisseurs canadiens semblent relativement confiants, du moins, plus que nos voisins du Sud. Les impacts des mesures tarifaires ne se font pas encore sentir de façon générale, ce ne sont que quelques secteurs ciblés de notre industrie qui semblent plus touchés. On pense à l’aluminium, entre autres. Le reste de l’économie demeure résiliente, les ventes au détail se portent bien. Tout ça devrait favoriser le marché et faire en sorte qu’on puisse espérer une seconde partie de 2025 plus florissante.

Et le chômage qui grimpe?

« Encore ici, c’est sectoriel, il y a des mises à pied dans certains secteurs, on pense à l’industrie forestière, à celle du fer, entre autres. Mais pour les services, ça semble bon. Si l’on pense aux immeubles de bureaux, après des années difficiles, on devrait constater une amélioration dans les mois, les années à venir. Idem pour les ventes au détail. Le consommateur semble présent pour soutenir les ventes des commerçants. Un ensemble de facteurs qui devrait favoriser quelques transactions. »

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