Conflit du bois d’œuvre et tarifs douaniers, le Groupe Crête touche du bois

  • Publié le 18 août 2025 (Mis à jour le 18 août 2025)
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Photo: Groupe Crête
Photo: Groupe Crête

Au moment où le locataire de la Maison-Blanche souffle le chaud et le froid en matière de tarifs douaniers. L’info s’est entretenu avec Sébastien Crête, le président du Groupe Crête.

Entreprise familiale qui a fêté son 75e&nbsp:anniversaire l’an dernier, le Groupe Crête opère trois usines de sciage basées à Mont-Blanc, à Ferme-Neuve et à Chertsey (Lanaudière). Crête se spécialise dans le bois manufacturier, on pense au 2×4 entre autres, mais le groupe produit aussi du revêtement extérieur en bois massif. On y compte environ 300&nbsp:travailleurs directs.

Au conflit sur le bois d’œuvre qui s’éternise depuis près de 25&nbsp:ans, s’ajoutent maintenant les menaces incessantes du président américain en matière de tarifs douaniers.

On apprenait, le 4 août dernier, que la Scierie St-Michel (Saint-Michel-des-Saints) suspendait temporairement ses activités. La scierie estimait alors que les nouvelles barrières tarifaires imposées par Donald Trump représentaient un obstacle insurmontable à la poursuite de ses activités. Ce sont plus de 250 employés qui sont affectés par cette décision, on prévoit toutefois une reprise des activités le 13 octobre.

L’info a voulu savoir si un des fleurons de l’industrie du bois d’œuvre basé ici dans les Laurentides craignait le pire.

Différend sur le bois d’œuvre résineux

« Il n’y a rien de pire que l’incertitude pour une entreprise comme la nôtre, et Donald est une spécialiste de l’incertitude », affirme d’emblée Sébastien Crête. Mais pour lui, le chantage sur les tarifs douaniers n’est pas les principales menaces qui planent sur l’industrie. « Le conflit sur le bois d’œuvre persiste depuis des décennies, bien avant le premier mandat de Trump. Ça fait maintenant 7 ans que le cinquième épisode de ce conflit perdure. Le nerf de la guerre c’est que les États-Unis accusent le Canada de trop subventionner l’industrie et que selon eux, les droits de coupe ne sont pas assez élevés de ce côté de la frontière. » Il poursuit en indiquant que dans l’industrie on savait que dès le début du mois d’août 2025, les taxes allaient grimper de 20% à 35%. « Et ça, on le savait depuis environ 1 an, et ça n’a rien à voir avec les tarifs douaniers du président Trump. » Il indique que les menaces sur l’implantation de tarifs douaniers annoncées en menace n’ont pas fait long feu. « Trois jours après les avoir annoncés, il les avait déjà retirés et il n’est jamais revenu sur sa décision. » M. Crête insiste pour dire qu’en ce moment ce ne sont pas des taxes de 35% plus des tarifs douaniers qui leur est imposé, ce n’est que l’augmentation de l’imposition de la taxe qui s’applique. « Depuis lundi de cette semaine (11 août), tous les voyages de bois qui passent au sud de la frontière sont assujettis à l’augmentation de cette taxe. »

Si jamais l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) donnait raison au Canada, les taxes perçues depuis son entrée en vigueur pourraient être remboursées, du moins en partie.

Selon Affaires Mondiales Canada, ce différend entre le Canada et les États-Unis sur le bois d’œuvre résineux est devenu l’un des différends commerciaux les plus durables entre les deux pays. Au cours des 25 dernières années, l’industrie du bois d’œuvre des États-Unis a souvent demandé aux États-Unis des restrictions sur les importations canadiennes de bois d’œuvre résineux en appliquant les lois américaines relatives aux droits antidumping et compensateurs – des lois qui permettent l’imposition de droits d’importation lorsqu’une industrie américaine est trouvée par le département du commerce des États-Unis et la commission du Commerce international des États-Unis à avoir subi un dommage par des subventions dans le pays exportateur (droits compensateurs) ou par le dumping, c’est-à-dire lorsque des produits importés sont vendus à des prix inférieurs à leur coût de production ou inférieurs aux prix sur le marché intérieur (droits antidumping).

En 2000, l’OMC a donné raison au Canada dans ce conflit, les États-Unis sont revenus à la charge en faisant appel.

On pouvait lire dans le rapport que le régime forestier du Québec respectait les règles du commerce international concernant les droits appliqués par les États-Unis aux importations de bois d’œuvre résineux canadien. Cela signifiait que le bois d’œuvre québécois exporté aux États-Unis ne devrait pas être assujetti aux droits compensateurs imposés par le gouvernement américain, selon les analyses de l’OMC.

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