Calvaire d’Huberdeau : des statues qui traversent le temps

  • Publié le 17 août 2022 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 2 minutes
In Médias

Par Véronique Piché.

Le chemin de croix installé entre 1910 et 1920 sur une colline d’Huberdeau compte un total de 27 statues disposées en cinq stations, lesquelles représentent les souffrances du Christ avant et pendant sa mort. Habituellement, la Passion du Christ se dépeint en 14 stations, mais les statues produites à Vaucouleurs en France ont une histoire bien à elles.

Au fond de la Manche

« Il parait que les statues non livrées sont au fond de la Manche. Le bateau marchand qui les transportait aurait été attaqué pendant la Première Guerre mondiale. Elles seraient donc intactes, quelque part, parce qu’une fois dans l’eau et privée d’oxygène, la fonte d’acier ne se dégrade pas », explique Pierre Yves Angers, sculpteur en charge de cette restauration.

« Ça fait quand même 100 ans qu’elles sont dehors. »  – Pierre Yves Angers, sculpteur et restaurateur d’œuvres d’art

Dans son atelier, il décape la peinture couvrant chaque statue, répare ses fractures avec de la résine d’époxy, sculpte, sable et la recouvre d’une peinture qu’il cuit à 400 degrés Fahrenheit. Dans ce processus, l’artiste-restaurateur retire aussi le plomb utilisé à l’époque pour réparer les erreurs de fonderie et vide le mélange de sable et d’huile que renferme chaque statue. Et ce n’est pas tout.

« On a un problème avec le bras de Jésus à la première station. J’ai essayé de prendre celui d’un soldat, mais ça ne fit pas, alors on a eu une autorisation d’aller à Sainte-Anne-de-Beaupré pour mouler le bon bras, parce qu’ils ont exactement les mêmes statues là-bas », raconte-t-il.

Pierre Yves Angers-sculpteur, restaurateur. (Photo Véronique Piché)

Pierre Yves Angers, à qui l’on doit Le Malheureux magnifique installé à l’angle des rues Saint-Denis et Sherbrooke à Montréal, souligne l’aspect particulier de cette tâche : « Tu repasses dans le travail des autres. C’était en 1910 quand même! À cette époque, pour couler des affaires de même, il fallait être génial parce qu’ils n’avaient pas les technologies d’aujourd’hui. »

Questionné à savoir si la restauration des œuvres religieuses est toujours de mise, Pierre Yves Angers répond du tac au tac : « Cela reste des œuvres d’art quand même, c’est tout. Même si la religion disparaissait, tu rénoves quand même. Il faut reconnaître la qualité du travail de fonderie qui a été réalisé. »

Actuellement 9 statues sur 27 ont été restaurées. Québec a accordé une aide financière de 77 000$ à ce projet. Le Comité du Calvaire amasse des fonds pour payer l’entretien général du site et le solde de cette opération de restauration.

Le chemin de croix. (Photo Véronique Piché)

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