Ancien couvent de Labelle : le promoteur retire sa demande de démolition

  • Publié le 13 août 2025 (Mis à jour le 13 août 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Photo gracieuseté - Lisane Chapleau
Photo gracieuseté – Lisane Chapleau

Le projet de démolition de l’ancien couvent de la Nativité-de-Marie, situé au 17, rue du Couvent, ne sera pas mené à terme.

Le projet de démolition de l’ancien couvent de Labelle, construit en 1905, ne verra pas le jour pour l’instant. Le promoteur qui souhaitait remplacer l’édifice par un nouveau bâtiment a retiré sa demande de permis, a confirmé la mairesse de Labelle, Vicki Émard. « Le promoteur s’est retiré du projet, mais si une autre personne ou un organisme privé arrive avec un projet pour lequel il faut démolir, le processus recommence », a-t-elle expliqué.

La mairesse a précisé que la municipalité ne prévoit pas acquérir ou rénover le bâtiment avec des fonds publics. « Avec les rapports qu’on a vus, c’est sûr qu’on n’investira pas d’argent public là-dedans, parce que ce sont des millions de dollars. Nous ne pouvons pas nous permettre de telles sommes avec une petite municipalité comme Labelle. »

La mairesse rappelle que le couvent appartient toujours à un propriétaire privé et que son avenir reste incertain. « Son futur n’est pas scellé. Tout dépend du propriétaire. » Elle affirme rester neutre dans le débat sur la démolition ou la conservation, tout en y voyant « une occasion en or » pour le Comité de sauvegarde du couvent d’en faire l’acquisition.

Selon elle, peu de résidents de Labelle sont favorables à la restauration, « Il s’agit surtout de personnes de l’extérieur qui n’ont pas conscience des limites financières de notre petite municipalité », précise-t-elle.

Un répit bienvenu pour le comité de sauvegarde

Pour le Comité de sauvegarde du couvent, présidé par François Labelle, l’annonce du retrait du promoteur est un soulagement. « Nous sommes contents, évidemment, mais le couvent reste menacé tant qu’aucune entente ou projet concret n’est mis en place », souligne M. Labelle. « On veut maintenant mettre notre énergie sur quelque chose de positif et aller vers la restauration du couvent. »

Le comité a déjà créé un organisme à but non lucratif (OBNL) dont l’objectif est de prendre en charge la gestion du bâtiment. De nombreuses propositions sont à l’étude, notamment de transformer le bâtiment en logements abordables et en espaces communautaires. « On s’entend bien avec le propriétaire actuel, et notre but est de développer un projet qui profite aux gens de Labelle et de la région », affirme-t-il.

Des démarches à tous les niveaux

Depuis le début du dossier, le comité a multiplié les interventions. « On a frappé à toutes les portes : la municipalité, la MRC des Laurentides, le ministère de la Culture. Notre dernier recours était d’aller en justice, mais il nous fallait du financement pour ça et une évaluation patrimoniale complète, ce qui n’a jamais été fait, ni par le promoteur ni par la ville », explique M. Labelle.

Il regrette que la MRC ait refusé de réviser la décision de la municipalité en invoquant que son nouvel inventaire patrimonial n’était pas finalisé. « Le ministère nous a dit clairement que la loi sur le patrimoine est pleine de trous et repose sur la bonne foi des municipalités et des MRC. Et comme la loi actuelle ne sera pleinement en vigueur qu’en avril 2026, un projet de démolition comme celui du couvent est encore possible jusque-là. »

Une étude patrimoniale attendue en septembre

Le comité a engagé l’architecte spécialisée Marie-Josée Deschênes pour réaliser en septembre une évaluation patrimoniale complète du couvent, ainsi que donné une conférence sur le sujet. « Le bâtiment est encore fonctionnel, il pourrait accueillir des bureaux ou d’autres services », précise M. Labelle.

Des projets à l’étude

Le comité envisage plusieurs avenues pour redonner vie au couvent. Il a d’abord été question de logements abordables : « C’est un besoin prioritaire dans notre village, comme dans plusieurs municipalités. Et il y a du financement disponible pour ça, surtout qu’on est un OBNL », indique M. Labelle.

Il pourrait aussi y avoir des services communautaires, comme une garderie, une maison de la famille, ou des espaces polyvalents pour les organismes locaux.

Une autre avenue serait de réintégrer un point de service du CLSC, qui occupait autrefois des locaux dans le couvent. La mairesse avait notamment exprimé sa crainte de perdre le CLSC si rien n’était fait à ce sujet.

Un bâtiment d’intérêt patrimonial

Le couvent de La-Nativité-de-Marie à Labelle figure dans l’Inventaire du patrimoine culturel de la MRC des Laurentides, ainsi que dans le répertoire du patrimoine culturel du Québec. Érigé dans le style Second Empire, il se distingue par son toit à quatre versants, son clocheton central, sa maçonnerie traditionnelle et sa symétrie architecturale. Ancien couvent de la Nativité-de-Marie, il a longtemps servi à l’éducation des jeunes filles et à des fonctions communautaires.

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