Les mémoires vivantes, l’histoire qui se raconte
Mont Blanc : Une montagne et des histoires!
Par Pierre Trudel de la Société d’histoire de la Repousse. Cette montagne, vieille d’un milliard d’années, fut un jour transformée en pistes de ski et baptisée « Mont Blanc », un clin d’œil à la plus haute montagne d’Europe. Elle fait partie d’un groupe de montagnes appelées « La Repousse » par les premiers colons qui devaient péniblement franchir ce passage en progressant vers les bonnes terres bordant les rivières Rouge et du Diable. C’est le nom qu’a choisi la Société d’histoire de la Repousse.
Gustave-Maurice (« Maurice ») Paquin, fondateur du Mont Blanc, était un grand sportif. Étudiant en droit à l’Université Laval, il donnait déjà des leçons de ski à de riches Américains visitant Québec au début des années 40. Cela l’a mené aux États-Unis pendant 10 ans après ses études. Il a construit des remonte-pentes dans les états du Utah, du Colorado et de la Californie.
Son fils aîné Marc-André pratiqua avec son père jusqu’au milieu des années 80. Marc-André est toujours avocat, mais a eu des expériences de travail diverses après des études en finances, en fiscalité et en foresterie.
Histoire du centre de ski
Avant l’achat par Maurice Paquin en 1957, la famille Dufour de Saint-Faustin avait opéré un monte-pente à câble à cet endroit pendant plusieurs années. C’était une activité pour les clients de l’hôtel Le Montagnard. Une pente avait aussi vu le jour à Lac-Carré, mais son exposition au sud voua l’entreprise à l’échec parce que la neige fondait trop vite. Une autre tentative dans la région immédiate se solda par une tragédie quand le promoteur se blessa sérieusement avec de la dynamite.
Parlant de dynamite, Marc-André se souvient d’avoir vu la « station wagon » familiale être remplie de caisses de dynamite à Saint-Jérôme. « Mon père m’a souvent relaté que le dynamiteur en chef de Saint-Faustin faisait immanquablement sauter sa charge sur le coup des 6 heures, sa marque de commerce, peut-être pour être bien sûr que tous les villageois l’entendent. » Toujours dans ses vieux souvenirs, il se souvient de la jument qui servait à tirer les arbres lors du défrichement pour construire ou élargir des pistes.
Au début, les pistes étaient damées en raquette. Une piste fut nommée en l’honneur de l’un des raquetteurs: la Robert. Lorsqu’il y avait des endroits trop glacés, les employés et moniteurs pelletaient de la neige sur des tôles et transportaient cette neige sur les pistes grâce à ces traîneaux. La neige tapée avec les raquettes donnait une glisse exceptionnelle.
Une innovation fut l’installation du nouveau « Poma lift », un remonte-pente beaucoup plus rapide que le « T-bar Mueller ». Le fondateur de Pomagalsky S.A., Jean Pomagalsky, est venu superviser l’installation, mais il avait fait poser le câble beaucoup trop haut pensant que nous recevions des quantités de neige beaucoup plus importantes comme celles dans les montagnes d’Europe. Lors des premiers essais, les skieurs se voyaient suspendus à 3 pieds de terre par la canne. L’employé local qui n’avait certes pas plus qu’une 3<@Re>e<@$p> année forte comprenait les plans et a su monter toute la structure et faire fonctionner le Poma adéquatement, chose dont il était fier.
Si les skieurs ne se rendent pas à la montagne, la montagne se rend aux skieurs. Au Mont Blanc, on utilisait une camionnette Bedford pour aller chercher les employés et les skieurs, entre autres de la base de plein air le P’tit Bonheur fondée en 1962 par le père Marcel de la Sablonnière S.J.
La grande histoire du ski
Au début, le succès des centres de ski naissants provient des hôtels. Construits avant 1939, le mont Tremblant Inn, le Gray Rocks de Saint-Jovite et le Chanteclerc de Sainte-Adèle comptent parmi les plus connus.
Dans les années 50, l’Association des clubs de ski de Montréal (ACSM) regroupait une dizaine de clubs de ski qui organisaient des excursions entre autres vers les Laurentides. En 5 ans, 48 800 skieurs ont participé à des excursions de l’ACSM. Durant cette période, The Laurentien Zone comptait des clubs anglophones, dont le « Laheshore Ski Club » qui avait adopté le Mont Blanc. Lucile Wheeler, de Saint-Jovite, a remporté la première médaille olympique pour le Canada aux Jeux d’hiver de Cortina d’Ampezzo en 1956.
Les clubs de ski ont évolué et au milieu des années 60, l’association (ACSM) comptait 30 clubs, dont le club de Ski Eskimo qui regroupait les étudiants des collèges classiques et de l’Université de Montréal. Il pouvait y avoir six à huit autobus les samedis avec quatre trajets à Montréal. Le prix d’une journée à Tremblant: 2$ pour le transport et 5$ pour le billet de remontée.
À la même période, on comptait 92 stations de ski au Québec (75 en 2020) dont 38 dans les Laurentides et 8 de Sainte-Agathe-des-Monts à Tremblant.
Mont-Tremblant
- Mont-Plaisant, Mont-Tremblant
Saint-Faustin
- Mont Blanc
Sainte-Agathe-des-Monts
- Chalet Hill, La Calèche, Mont Castor, Mont Fugère, Mont Sainte-Agathe
Les petites histoires du mont Blanc
Le chalet du Mont Blanc comptait deux dortoirs de 50 places pour les skieurs; un pour les hommes, l’autre pour les femmes! Le mur à l’entrée du dortoir des filles était rose, celui des gars était bleu et on affichait « Bonne Nuit » dans plusieurs langues.
« Après le ski, les moniteurs et skieurs rencontraient des filles au chalet du Mont Blanc et le samedi soir on allait à Sainte-Agathe au Belmont ou chez Tom à Lac-Carré. On prenait une bière, mais on ne se mettait pas chaud pour être en forme pour aller en ski le lendemain », raconte Robert-G. Desjardins, moniteur.
De la visite rare: Maurice avait tissé quelques liens avec des Amérindiens de Manouane rencontrés lors de chasses à l’orignal. Un hiver, un groupe d’Amérindiens est apparu sans prévenir au Mont Blanc. Ils ont été hébergés dans la cave du Mont Blanc qui n’était pas un 5 étoiles.
Une autre anecdote: « Mon père était copain avec un monsieur Simard de Ste-Agathe qui avait un petit zoo. Monsieur Simard venait parfois avec un ours domestiqué, ça faisait du divertissement. L’ours aimait le Coke et tenait une bouteille entre ses pattes et calait cela d’un coup.
En conclusion, nous souhaitons que l’histoire du Mont Blanc à Saint-Faustin-Lac-Carré continue de combler les attentes des skieurs et à nous étonner.
Société d’histoire de la Repousse
Chaque mois, la Société d’histoire de la Repousse présentera une chronique historique dans les pages de L’info du Nord pour raconter un pan de notre histoire locale, avec un témoignage à l’appui.
La Société d’histoire a fait le choix du nom de « la Repousse » en souvenir du « chemin de la Repousse ». C’est en ces termes que l’on désignait la première route qui reliait Sainte-Agathe-des-Monts à Saint-Faustin.
Pour information:WWW.Facebook.com/LaRepousse et LaRepousse@hotmail.ca
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