Trois générations de Cyr unies par la chasse
Alain Cyr n’est pas du genre à pleurer pour tout et rien, mais quand il a abattu un orignal avec sa fille et sa petite-fille, en octobre dernier, ses yeux se sont mouillés de larmes.
Pour les Cyr, la chasse, c’est une affaire de famille. C’est le père d’Alain, Zénon, qui le premier a chassé sur leur territoire, une partie d’une zone d’exploitation contrôlée (ZEC) près du parc de La Vérendrye, en Abitibi. C’était l’époque des clubs privés de chasse et pêche.
Zénon Cyr a initié son fils Alain à la chasse, quand il avait dix-huit ans. Ce dernier a eu la piqûre et a pris sa relève. Cette année, pour la première fois, il a amené sa fille Alexandra et sa petite-fille Constance avec lui. « Ce sont les premières femmes à y chasser, depuis 1959. Comme je n’ai eu que des filles, j’ai tenu à ce qu’il y ait une transmission de la chasse dans la famille, fille ou pas », confie M. Cyr.
Ce fut long avant que cette transmission ne se fasse. Sa fille aînée, Caroline, n’était pas intéressée à chasser. Quant à sa cadette, Alexandra, elle est hyperactive, ce qui n’est pas l’idéal pour une chasseresse. Avec l’âge, son trouble d’hyperactivité s’est cependant atténué, si bien que pour ses 35 ans, il a été convenu qu’elle monterait sur le territoire avec son père. Constance, la fille de 10 ans de Caroline, s’est également jointe à eux.
« On a hésité au début, mais Constance a tellement un bon sens de l’observation et de l’écoute, et elle était tellement intéressée à voir les animaux et savoir ce que c’était, la chasse, que sa mère lui a permis de venir avec nous », raconte Alain Cyr.
« Je sais maintenant que j’aurai de la relève »
Les trois générations sont donc montées un jeudi au camp de chasse et s’y sont installés. Jusqu’au lundi, elles devaient y demeurer. Dès leur arrivée, les chasseurs ont su grâce à une caméra cachée installée sur le territoire que deux orignaux mâles passaient de façon routinière à un endroit précis. Ils se sont donc installés dans une cache à proximité.
Le deuxième jour, au matin, Alain apercevait un orignal et l’abattait. Tout de suite, les femmes sont venues le trouver. Une fois la bête morte, Alexandra a fait une prière pour la remercier de mourir pour nourrir leurs trois familles, puis, elle s’est mise à la tâche avec son père pour le débiter, tandis que Constance les observait. « Toutes mes émotions étaient mélangées ensemble, confie la fillette. Ça me faisait de la peine qu’il meurt, mais en même temps, j’étais surprise et heureuse qu’il serve à nous nourrir. »
Alain Cyr, de son côté, tremblait d’émotion. Fier de sa prise, il l’était encore plus du fait que ses descendantes soient là pour l’épauler. « Qu’on soit unis tous les trois pour capturer un gros buck et qu’on ait réussi, ça m’a fait de quoi. Je sais maintenant que j’aurai de la relève sur mon territoire », conclut-il.
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