Le travail de rue en péril à Mont-Tremblant?
Si rien n’est fait pour soutenir le travail de rue à Mont-Tremblant, celui-ci s’arrêtera en décembre, faute de fonds.
Depuis trois ans maintenant, les plus démunis du Grand Mont-Tremblant peuvent compter sur l’aide d’une travailleuse de rue, Mélanie Bolduc. Celle-ci a pour mission de les encadrer pour qu’ils aillent chercher les ressources dont ils ont besoin, que ce soit en dépannage alimentaire, en santé mentale, en désintoxication, etc.
Or, celle-ci tire à présent la sonnette d’alarme. Sans un soutien financier du milieu, elle ne pourra plus continuer son travail. «On a mis tellement de temps et d’efforts là-dedans, je suis démolie de ça. Mais j’ai les mains liées: on n’a plus les ressources pour garder le service à Mont-Tremblant», explique la travailleuse de rue avec émotion.
Une question de fonds
C’est L’Écluse, un organisme communautaire couvrant toute la région des Laurentides, qui chapeaute les travailleurs de rue sur le territoire. Le conseil d’administration de celui-ci n’a pas pris cette décision de gaieté de cœur, mais elle semble s’imposer. C’est que l’arrivée de Mélanie en ville a été rendue possible grâce à une subvention du Fonds Loto-Québec, subvention qui arrive justement à échéance à la fin de l’année.
«Nous n’avons jamais eu de subvention de la Ville de Mont-Tremblant pour soutenir le travail de rue, explique la directrice générale de L’Écluse, Émilie Rouleau. Nous avons rencontré en mars le maire de Mont-Tremblant et il a semblé réceptif, mais il fallait que le conseil se prononce pour nous octroyer des fonds. Depuis, nous n’avons eu aucune nouvelle. Nous avons quand même envoyé une demande de subvention à la fin septembre, mais nous avons peu d’espoir qu’il y ait quoi que ce soit dans le budget pour nous.»
Une demande a également été envoyée à la Caisse Desjardins de Mont-Tremblant, qui a déjà fait un don à L’Écluse. Mais dans le cas où elle non plus ne financerait pas l’organisme cette année, il n’y aura pas d’autres choix que de fermer les livres.
Des preuves tangibles de réussite
Le départ de Mélanie Bolduc serait un coup dur pour les moins bien nantis de Mont-Tremblant. Dans une pétition qui circule présentement, une femme qui a été aidée par la travailleuse de rue demande à la Ville d’agir.
«La travailleuse de rue est là dans ces moments où personne ne peut nous rencontrer dans le réseau et nous aider dans nos démarches. […] Mélanie est une ressource essentielle et unique à Mont-Tremblant, où bien des citoyens se confient à elle, ce qu’ils ne feraient pas aux policiers ou autres intervenants du réseau de la santé», peut-on y lire.
La travailleuse de rue confirme que depuis trois ans, beaucoup de travail a été fait pour soutenir les plus démunis de la région. Plusieurs ont repris leurs études et un projet-pilote a été mis en place pour offrir un arrêt d’autobus à La Samaritaine, ce qui était un besoin criant. Mais la plus grande fierté de Mélanie est d’avoir pu aider une famille à conserver la garde de ses enfants.
«Les parents ont fait d’énormes efforts: le père travaille maintenant, la mère pense à se lancer en affaires et la DPJ n’est plus du tout dans le portrait. Ils avaient simplement besoin d’un coup de main pour se reprendre en main», raconte-t-elle.
C’est donc le cœur brisé qu’elle partira, si d’ici décembre, elle n’a aucun financement pour continuer son œuvre en ville.
Une délégation de citoyens qui ont été aidés par la travailleuse de rue iront à la prochaine séance du conseil municipal pour déposer leur pétition.
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