«Une grande différence dans ma vie» – Denise Marier
Pas moins de 7000 résidents des Laurentides (de Rosemère à Mont-Laurier) souffrent d'un handicap visuel. Mais ils ne sont que 160 à être membres du Regroupement des handicapés visuels des Laurentides.
Pourtant, si l’on en croit Denise Marier, une des membres, tous tireraient avantage de faire partie du Regroupement. «Ç’a fait une grande différence dans ma vie», relate la résidente de Sainte-Agathe-des-Monts.
La dame qui souffre de dégénérescence maculaire a pu obtenir des livres audio par le biais du Regroupement. Elle a ainsi pu renouer avec la littérature, un de ses passe-temps favoris.
Toujours par le biais du Regroupement, Mme Marier a pu rencontrer d’autres personnes avec un handicap visuel. «Ça fait du bien de discuter avec des gens qui vivent la même chose que nous», souligne-t-elle.
Quelques années auparavant, en l’an 2000, la vie de l’Agathoise avait chaviré. «Lorsque je lisais, il y avait comme un nuage dans mon champ de vision», se rappelle-t-elle. Après un examen chez l’optométriste et malgré de nouvelles lunettes, elle n’y voyait pas mieux.
Même une opération au laser n’a pas amélioré la situation. Le diagnostic est tombé: dégénérescence maculaire.
«Ça donne toute une claque. Plus capable de lire, plus capable de conduire mon auto. J’en ai pleuré un coup», se rappelle-t-elle.
La liste des frustrations rencontrées dans son nouvel état est longue pour Mme Marier, qui ne montre aucun signe extérieur évident de difficultés visuelles.
«Il me faut demander aux gens au tour de moi de m’aider à me diriger dans le magasin ou pour lire les étiquettes. Les gens me regardent d’une drôle de manière puisqu’il n’y a pas de signes extérieurs de mon problème visuel», souligne-t-elle.
Elle mentionne également qu’elle doit se faire guider vers les toilettes des restaurants, des hôpitaux ou de tous les lieux publics en fait.
«Cette situation a été dure à accepter pour une femme indépendante comme moi», relate-t-elle.
Mme Marier se définit comme une battante et c’est aussi quelqu’un qui accepte son sort lorsqu’elle ne peut rien y changer. Elle utilise cependant toutes les ressources à sa disposition. Et le Regroupement des handicapés visuels des Laurentides est d’un grand secours.
«Des personnes handicapées visuelles se croient seules»
«La personne handicapée visuelle doit apprendre à accepter de vivre avec une différence».
C’est dans ses mots pour sa part que Robert Clermont, malvoyant, et vice-président du Regroupement des handicapés visuels des Laurentides, explique sa philosophie.
Handicapé visuel de naissance, Robert Clermont a toujours voulu vivre la vie la plus normale possible. Ainsi, l’Agathois a occupé différents boulots toute sa vie, même si son acuité visuelle n’a jamais dépassé les 15 pour cent de capacité.
«Je ne crois pas que l’on puisse accepter son handicap. Pour ma part, j’aimerais bien mieux voir comme tout le monde. Mais il faut accepter de vivre avec une différence, sinon c’est la mort», explique-t-il.
Avoir un handicap visuel ne signifie pas par exemple qu’il faille subir la solitude.
C’est d’ailleurs en partie pour le plaisir de rencontrer des gens que Robert Clermont s’est impliqué au Regroupement des handicapés visuels des Laurentides.
«Faire le premier pas n’est pas toujours facile, mais les gens aiment ça après qu’ils se sont joints à nous. Avant de nous connaître, beaucoup de personnes handicapées visuelles se croient seules », indique l’homme de 69 ans.
Certaines personnes ne désirent pas participer à des réunions ou à des activités. Elles ont rien que le goût de parler à quelqu’un. C’est un service que Robert Clermont et d’autres membres de l’organisme rendent avec plaisir. Pour sa part, M. Clermont visite des personnes à domicile et dans les CHSLD.
«Il y a tous les jours des frustrations et des difficultés d’être une personne handicapée visuelle. Ça fait du bien de pouvoir en parler avec quelqu’un», souligne-t-il.
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