Jour du Souvenir: Se remémorer des blessés psychologiques aussi
En ce jour du Souvenir, il est important de se rappeler des Canadiens morts au combat à l’étranger, mais aussi d’avoir une petite pensée pour ceux qui sont revenus avec des blessures psychologiques.
Mont-Tremblant compte parmi ses résidents un illustre psychologue semi-retraité, Gilles Dupont. L’homme a été le premier non-militaire à traiter des vétérans canadiens victimes de stress post-traumatique, à la fin des années 1980. Il est certainement un des mieux placés pour parler de cette réalité.
Dans toute sa carrière, le Dr Dupont a traité des vétérans de plusieurs guerres différentes: Seconde Guerre mondiale, guerre de Corée, missions de maintien de la paix à Chypre et en Bosnie, et maintenant, guerre d’Afghanistan. Il y a bien entendu de grandes différences entre ces conflits armés, mais aussi une similitude certaine.
«Dans l’armée, c’est toujours mal vu d’avouer son anxiété, parce que chacun dépend de l’autre pour survivre. Si quelqu’un le fait, il est souvent mis à part, parce qu’on ne peut plus se fier sur lui. Résultat: la plupart gardent ça en dedans», explique le psychologue.
Le temps, un ennemi
Comme n’importe quelle blessure, il faut être traité le plus rapidement possible quand on souffre d’un choc post-traumatique, autrement, il est difficile de s’en sortir. «C’est comme une foulure à la cheville, illustre le Dr Dupont. Si tu marches dessus pendant 30 jours avant de voir un médecin, il y aura beaucoup plus de complications que si tu y étais allé le lendemain.»
Pour la majorité des vétérans de la Seconde Grande Guerre et de la guerre de Corée que le Dr Dupont traités, il leur avait fallu au moins 15 ans pour en parler. Après une telle période, le stress post-traumatique était devenu chronique. Plusieurs avaient développé des problèmes relationnels et d’alcoolisme. Ce sont d’ailleurs des choses qui reviennent chez des vétérans de toutes les guerres.
«La majorité des vétérans sont de jeunes hommes lors de leur participation à un conflit. À peine sortis de l’adolescence, ils n’ont souvent pas encore la maturité émotionnelle pour affronter des expériences traumatisantes», se désole l’expert.
Mieux qu’avant
Même si les cas de stress post-traumatique restent nombreux, le Dr Dupont croit que les nouveaux vétérans vivront moins de difficultés que leurs aînés. La médiatisation du cas du général Dallaire, en 2000, a beaucoup aidé à conscientiser le public à ce syndrome. Mais pour les vieux vétérans, ce trouble aura empoisonné toute leur vie.
«Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, quand les militaires revenaient du front, ils avaient une évaluation physique, mais pas psychologique. Évaluer 100 000 personnes, ce n’était pas évident après la Deuxième Grande Guerre. Et dans leur entraînement, les militaires avaient l’interdiction de se plaindre. On ne peut pas se mettre dans la peau de ces gens», affirme le psychologue.
C’est pourquoi il espère que le jour du Souvenir continuera de garder sa résonnance, même quand les derniers anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale auront rendu l’âme. «Tout passe rapidement aujourd’hui: les couples, les gouvernements, etc. Il faut que le souvenir soit perduré et qu’on garde le sens de cette cérémonie», conclut-il.
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