Le travail de rue: qu’est-ce que c’est?
À première vue, on est porté à croire que le travail de rue ne vise que les itinérants. Mais le spectre d’action des travailleurs de rue est bien plus large.
Dans le nord des Laurentides, le principal problème vient de l’instabilité résidentielle: les gens qui sont à la rue vont d’un endroit à l’autre, toujours sur une base temporaire. L’hébergement est un vrai défi pour toute une tranche de la population. Dans la région de Mont-Tremblant par exemple, on trouve peu de logements sociaux (au moins un an d’attente) et les loyers ne sont pas abordables.
«Quand tu reçois ton chèque d’aide sociale de 650$ par mois, et que ça te coûte 600$ de loyer, il ne te reste pratiquement plus rien pour passer à travers ton mois, avance la travailleuse de rue Mélanie Bolduc. Ce que je constate depuis les trois ans que je suis à Mont-Tremblant, c’est que les gens ont faim. L’argent passe dans le loyer, ils dépendent donc complètement du dépannage alimentaire.»
Le hic du transport
Les démunis demeurent surtout en périphérie de Mont-Tremblant et se promènent souvent d’une municipalité à l’autre: trois mois à Lac-Supérieur, six mois à Brébeuf, deux mois à Labelle, etc. Cet éloignement des villes-centres crée un autre défi: celui du transport.
Mélanie Bolduc elle-même a énormément «joué au taxi» pour répondre aux besoins des pauvres de la région. Transport vers La Samaritaine pour aller chercher sa boîte de nourriture, transport vers l’hôpital de Sainte-Agathe pour obtenir des traitements, transport vers Saint-Jérôme pour aller au palais de justice, etc.
Une bonne façon, d’ailleurs de tisser des liens, selon la travailleuse de rue. «Quand tu fais des lifts à du monde sur une bonne distance, tu as le temps de piquer de bonnes jases!», lance-t-elle.
Des préjugés à défaire
Contrairement à la croyance populaire, selon Mélanie, la plupart des démunis n’ont pas des problèmes de consommation ou de santé mentale, même si de telles problématiques sont présentes. Il s’agit généralement de gens qui ont perdu leur travail ou qui ont été malades et qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.
«Si on te diagnostique un cancer par exemple, et que tu dois arrêter de travailler pour suivre des traitements, tu tombes après six mois de chômage sur l’aide sociale: il n’y a pas d’autres ressources. Dans ce contexte, ça devient difficile de payer toutes les factures et de garder ta maison», explique la travailleuse de rue.
Bien sûr, le système de services sociaux peut aider la majorité de ces gens, mais aller chercher les ressources est souvent difficile pour les démunis. C’est justement là que le travailleur de rue peut intervenir.
«On les accompagne au CLSC, au Carrefour jeunesse-emploi. On est là au moment où ça va le plus mal, et après leur avoir donné le soutien dont ils avaient besoin, pour plusieurs, ils sont capables de se repartir et de trouver du travail. À ce moment-là, souvent, on entend même plus parler d’eux: ils ont réintégré le système et font rouler l’économie», conclut Mélanie.
Le travail de rue à Mont-Tremblant pourrait cesser en décembre, faute de soutien financier. Pour lire ce texte, cliquez ici.
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